C'est un cercle sans fin, lire la bande dessinée m'a donné envie de continuer, en voyant qu"une série animée était prévue je l'ai attendue patiemment, et aujourd'hui que la série se termine je me dis qu'il est temps de relire la bande dessinée. Et dire que j'avais bouquiné les premiers tomes à la bibliothèque de mon patelin par pur hasard et que depuis je lis chaque tome avec plaisir. En même temps des séries qui mêlent démons, fantaisie, magie, science fiction, bastons, mafias, et délires il n'y en a pas tant que ça. La bande dessinée d'origine à un certain cachet et une ambition rare pour une production française habituellement bien lisse. Je ne dis pas que la bande dessinée française est mauvaise, je devrais plutôt dire qu'elle n'est pas vraiment encline au mélange des genres et que chaque album quelle que soit sa qualité reste finalement très ancré dans sa propre catégorie. Lastman est une sorte de pot pourri qui semble réunir à lui seul tout ce qui fait le succès de ces genres ou sous genres pour se créer son propre univers et ses propres codes, brisant facilement ses propres règles dans un bordel parfaitement organisé.
Lastman est la première série d'animation pour adultes française de l'histoire. Le projet a eu beaucoup de mal à voir le jour, beaucoup de mal durant sa production, beaucoup de mal encore à acheminer les fonds nécessaires à sa finition. Il s'en fallait de peu pour que ce grand boxon génial ne reste inachevé mais fort heureusement la série a pu arriver à son terme et je peux dire ne pas avoir été déçu étant donné la qualité de ces derniers épisodes.
Lastman raconte l'histoire de Richard Aldana dans sa jeunesse avant qu'il ne soit celui qu'on connaissant dans la bande dessinée. Il reste très fidèle à ce que connaissait déjà de lui, talentueux mais paresseux, tête brûlée avec une tendance à tourner toute situation en catastrophe ou mettre des mandales à tout va. On reconnait vite ce personnage si prompt à se faire aimer autant qu'à se faire des ennemis mortels en un rien de temps. Richard se retrouvera mêlé aux agissements d'une étrange organisation cherchant à mettre la main sur une jeune fille dénommée Siri, envers et contre tout il agira comme un père de substitution pour l'étrange enfant. C'est aussi l'occasion pour d'autres personnages de la bande dessinée comme Tomie Katana ou Duke de refaire leur apparition et s'attarder d'avantage sur le passé de ce brave Richard.
Si l'intrigue peut sembler très simpliste dans les faits il n'en est rien tout comme dans la bande dessiné parce que bien que l'intrigue parte dans tout les sens le tout reste au final très cohérent et passionnant. En parallèle de cette quête liée à la jeune fille, Aldana se fritera avec la mafia, défendra l'honneur de son club de boxe, fera des petits boulots, se battra contre des démons, pétera des clavicules à tout va, manquera de se faire tuer par un peu tout le monde voulant régler ses dettes avec lui... Bref l'animé battra son plein rendant les 10 minutes de chaque épisode absolument survoltées et captivantes. De même qu'avec la bd nous ne savons pas du tout vers quoi la série nous amène ni quels seront les futurs rebondissements à venir.
Quand à l'animation, c'est une suite de plans fixes qui arrive à donner une vraie dynamique à l'ambiance de la série. On voit que Lastman a manqué de moyens, mais on voit d'avantage les efforts qui ont été mis dans le projet pour fournir malgré tout une identité propre à Lastman. La bande son est géniale, de même que les dialogues qui sont des suites de punch lines qui m'ont fait sourire plus d'une fois.
Je n'éprouve pas de regrets en finissant cette série, ce fut une expérience qui m'a bien diverti le temps que ça a duré et qui je l'espère amènera progressivement la France a oser plus souvent la diversité et la maturité dans la production d'animation sur notre territoire. Je souhaite que Lastman ne soit pas qu'un projet isolé sans successeurs et qu'il aidera à ce que notre politique devienne moins frigide en ce qui concerne l'animation et laisse parfois émerger des produits de cette qualité car même si on est en droit de ne pas aimer l'on se doit au moins d'en savourer l'originalité.
Je vais me ré emprunter les bande dessinées à la bibli tiens, à force d'en reparler j'ai envie de me replonger d'avantage dans ce grand délire qu'est Lastman...