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Cette série a réussi le tour de force :
- de ne pas nous plonger dans un univers d'agents surréalistes à la Bond
- de ne pas nous prendre la tête avec des intrications verbeuses somnifères
Au contraire, Rochant, qui a traité déjà le sujet au cinéma, nous plonge dans des services secrets qui ne rivalisent pas de prouesses musclées, mais plutôt dans une ambiance "bureau" et administration bien française, parfaitement incarnée par Daroussin en gratte-papier inquiétant... mais tout ceci donne d'autant plus de force au propos, qui gagne en crédibilité. Devenir un agent secret, capable de donner vie à sa fausse identité (la légende en question) semble soudain un défi énorme, périlleux et complexe. Kassovitz incarne à la perfection cette maîtrise totale. Porté par ses sentiments, il joue un jeu extrême, sans jamais afficher la moindre émotion qui le trahirait. En véritable serpent, froid en apparence mais tourmenté intérieurement, le personnage central traverse les épreuves par amour. L'intégration d'une jeune recrue, sublime de sensibilité, est un point fort de cette série, qui met ainsi en contre-point deux parcours opposés en terme d'expérience. Du très bon scénario, un jeu parfaitement juste, une réalisation aux petits oignons... et pourtant la saison 2 fera mieux encore !


Dans la saison 2 on reprend en effet le fil de l'intrigue avec intelligence, qui permet par exemple de trembler aux côtés de la jeune recrue (sublime Sara Giraudeau, crédible à un point...) qui se retrouve en plein Iran contrasté entre jeunesse occidentalisée et gardiens de la révolution et de prolonger l'atmosphère permanente de suspicion et de jeux à triples bandes... Loin de s'étirer en longueur, cette deuxième saison redouble de subtilité et de rebondissements. Nouveaux personnages, personnages secondaires étoffés...le tout totalement raccord avec l'actualité des djihadistes, du nucléaire iranien, Daesh et ses concurrents intégristes !
Le niveau monte d'un cran et jamais ce contexte qui peut paraître bien "politique" ne s'avère rebutant. On continue à suivre avec fascination les prises de risque de ces hommes et femmes de l'ombre, l'apparente banalité amplifiant l'émotion ressentie.

Jean-MarcD
8
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le 19 mai 2016

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