Ah, Durendal ! Le vidéaste que nous adorons… détester. Tout le monde se moque de son air prétentieux, de ses blagues pourries, de la vacuité de ses vidéos… et le consensus de Sens-Critique à ce sujet semble être parfait.
Mais que voulez-vous, parfois j'aime jouer la carte du non-conformiste. Alors prononçons l’imprononçable, soutenons l'insoutenable et défendons l'indéfendable : j'aime Le Cinéma de Durendal.
Il a d'innombrables défauts. Je déteste un certain nombre de blagues gays qu'il fait à longueurs de vidéos (celles du « marteau de Thor » étaient tout simplement nulles) et ce type semble tout de même (malgré ce qu'il prétend) un peu imbu de lui-même. Il lui arrive d'avoir des jugements assez exécrables (j'ai failli lui déclarer la guerre quand j'ai appris ce qu'il pensait de Autant en Emporte le Vent). Il semble vouloir convaincre qu'il connait tout du cinéma, mieux que tout le monde.
Le défaut de cette analyse est que l'on n'y juge que le personnage.
Que Durendal soit insupportable, voilà un sentiment que je comprend (et que je partage). Mais il faut aussi faire attention à l'émission elle-même.
En effet, si l'on gratte un peu cette couche déplaisante, ce nom fanfaron, que trouve-t-on ? Une somme d'informations passionnantes. Le gars a fait des études de cinéma et il partage ses cours. Alors oui, tous auraient pu le faire ; reste que lui l'a fait.
Grâce à Durendal, il est possible d'apprendre comment l'on filme, quels sont les trucages, les artifices du réalisateur. Pourquoi il fait tels choix et non tels autres.
Au passage, il convient de démentir certains malentendus. D'abord, ce titre (Pourquoi J'ai Raison Et Vous Avez Tort) est certes prétentieux, mais Durendal explique que ce titre ne reflète pas sa pensée.
Ensuite, je tiens à préciser quelque chose : non, non et non, Durendal ne pense pas que l'intouchable 2001 : L'Odyssée de l'Espace est un mauvais film. Il ne l'aime tout simplement pas. Il n'aime pas les films froids. Comment pourrait-on lui en vouloir ? Ça ne vous est jamais arrivé de ne pas aimer un classique prétendument parfait ? Personnellement, je n'aime pas trop Pulp Fiction (loin de moi l'idée, cependant, de penser que c'est un mauvais film).
Mais ce que j'apprécie le plus dans cette émission, c'est son concept. Enfin quelqu'un qui va au-delà du sempiternel et facile « à chacun sa vérité » ! Enfin des vidéos où l'on considère que la vérité s'impose à l'intelligence ! Durendal aurait pu aller dans le tout-subjectif, penser par les sentiments et conclure par « j'aime, donc c'est bien ; j'aime pas, donc c'est nul » (bien que, soyons honnêtes, il le fait aussi). Non, il remonte à la source, il cherche des critères d'appréciation objectifs et il distingue le goût (subjectif) de l'essence de l'oeuvre (objective).
Certes, il faut traverser pas mal de sujets à la consternation avant de trouver l'El Dorado. Mais une fois qu'on l'a trouvé, je me suis toujours dit que ça en valait la peine.
Voilà pourquoi, en dépit des blagues de mauvais goût, du propos frisant le gauchisme exacerbé et des choix de mots douteux... je continue de regarder (souvent avec plaisir) les PJREVAT de Durendal.
PS : je ne serais pas aussi enthousiaste concernant ses Vlogs...
EDIT: Son PJREVAT sur Autant en emporte le Vent m'ayant mis hors de moi, j'ai failli baisser ma note. Quand je me suis rendu compte que d'autres l'avaient fait à ma place, je me suis dit que ce serait inutile...