The Continental (2023)
Derek Kolstad - scénariste entre autres des trois premiers chapitres de la saga John Wick - envisageait depuis 2017 avec le réalisateur Chad Stahelski une préquelle aux aventures du tueur à gages...
le 7 janv. 2024
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Depuis quelques temps maintenant, je me fait une réflexion assez tranchée sur l'utilisation de la musique dans la réalisation des multiples métrages.
D'un côté, je trouve qu'il s'agit d'un des plus importants apport dans une œuvre audiovisuelle et surtout le plus gratifiant. Inconditionnel adepte du western italien, et donc évidemment d'Ennio le précurseur de LA musique de film, j'aime à penser qu'une bande originale prend parfois plus de place qu'un personnage principale et de ce simple fait démontre de son incontestable importance.
Mais d'un autre côté, j'accuse dans l'utilisation de la musique (notamment des morceaux appréciés du grand public) une très grande facilité de réalisation et de mise en scène. En effet il est aisé d'affirmer que lorsqu'on assiste à un dérouler de scènes lambdas, monochromes ou déchaînées, si tout cela est accompagné d'un morceau musical impérial en tant qu'unique source sonore, on a du mal à ne pas apprécier le visionnage qui nous impose un lyrisme délectable évident (je ne dénigre pas pour autant l'utilisation de la musique qui évidemment amène parfois aux plus grandes scènes du cinéma : le Triello de Sad Hill, le dockage nolanien, le duel d'Harakiri,...).
Voilà donc l'excuse parfaite pour critiquer Le Continental de son utilisation abusive et incohérente de musiques qui ont probablement coûté un paquet d' argent, ayant pour principal objectif de nous duper. Comme s'ils leur étaient impossible de créer des transitions scéniques digne de ce nom, à chaques changements de décor apparaît un air si fringant qu'on se laisse emporter crédulement, faignant se demander s'il s'agit ou non d'un bon déroulé de séquences. Et évidemment, même pour un spectateur aguéri, l'illusion fait mouche. Surtout quand ce procédé est accompagné de plans larges, de zooms, de ralentis, de travellings,...
Cependant,
En seulement 3 épisodes (d'une heure et demi chacuns), Albert Hughes et Charlotte Brändström parviennent parfaitement à recomposer les éléments sur l'origine du mythique hôtel recueillant les pires scélérats de la Grosse Pomme, le Continental.
Contrairement aux films de la franchise ou les villes possèdent de nombreux traits electro-moderne et un fourmillement constant, New York est ici le symbole d'un pays tout juste sortit du traumatisme américo-vietnamien qui peine à retrouver une gaieté d'antan. Que ce soit un Chinatown régit par des mafieux, un camp de caravanes crasseux sous les ponts ou encore un cinéma totalement abandonné, l'environnement dans lequel s'imice les personnages est, à l'instar de toute la série, très sombre. On notera de plus qu'une grande partie des scènes proposées se déroulent soit là nuit (souvent dans les bas quartiers) ou soit dans des lieux sombres. Il est d'ailleurs intéressant de voir qu'une des rares scènes se passant dans un lieu chic et parfaitement éclairé se situe au début de l'épisode 1 quand Winston s'essaye à la vente de parkings pour en tirer des bénéfices de façon légale, sans savoir qu'il se fera vite rattraper par l'obscurité des affaires de la Grand Table.
Comme beaucoup ont pu le dire, Mel Gibson dirige effectivement d'une main de maître la série, son charisme inébranlable colle parfaitement à l'image que l'on peut se faire d'un dirigeant du Continental, autant froid qu'impérieux. Il en est malheureusement un peu moins pour Colin Woodel qui, hormis son génial aspect belliqueux lors des scènes de combats (petite pensée d'ailleurs au frère du personnage de Winston qui arbore parfaitement les caractéristiques de la démarche du Baba Yaga), ne semble pas transparaître quelconques détails remarquables en sa personne, sûrement ne bénéficie-t-il pas d'un visage aussi marquant et défraîchi que Gibson ou McShane...
Lors du visionnage du premier épisode, je dois avouer que je n'était pas très optimiste avec ce thème très sombre et ces rallongements continues de la présentation des personnages (agrémentés de dialogues inutiles). Mais le dernier épisode agit comme une consécration et tout les éléments Wickiens semblent au rendez vous pour offrir une heure et demi de vrai spectacle sanguinolent et, ma foi, très jouissif !
Série à fric ou spin-off réussi, il n'en reste pas moins clair que Le continental à su intelligemment s'approprier le merveilleux univers de la Saga à succès John Wick, laissant transparaître une vision noire des années 70 régies sous la Grande Table qui pourra ou non charmer les novices. Pour ce qui est des fans du Croque-mitaine, qu'importe le taux d'appréciation qu'ils auront eu sur cette série, il est facile d'admettre que cela reste agréable de suivre la montée en puissance du très apprécié Winston, d'autant plus quand les réalisateurs se sont fait un grand plaisir de placer des tonnes d'easter egg en référence aux 4 films (je n'en dirais pas plus).
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Créée
le 10 oct. 2023
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