Visionner le Décalogue de Kieslowski tu devras. ;-)
Bien des années avant une autre symbolique forte (La trilogie Bleu, Blanc, Rouge), Krzystof Kieslowski s'attaque aux tables de la lois : Les dix commandements.
A l'époque il s'agissait d'une demande la télévision Polonaise.
Les moyens étaient faibles. L'équipe, et les acteurs sont Polonais.
Kieslowski s'attaque donc aux tables de la lois, en réalisant 10 moyens métrages :
1988 : Le Décalogue 1 : Un seul Dieu tu adoreras, avec Maja Komorowska, Henryk Baranowski
1988 : Le Décalogue 2 : Tu ne commettras point de parjure, avec Krystyna Janda, Aleksander Bardini
1988 : Le Décalogue 3 : Tu respecteras le jour du Seigneur, avec Daniel Olbrychski, Maria Pakulnis
1988 : Le Décalogue 4 : Tu honoreras ton père et ta mère, avec Adrianna Biedrzyńska, Janusz Gajos
1988 : Le Décalogue 5 : Tu ne tueras point, avec Mirosław Baka, Krzysztof Globisz
1988 : Le Décalogue 6 : Tu ne seras pas luxurieux, avec Grażyna Szapołowska, Olaf Lubaszenko
1989 : Le Décalogue 7 : Tu ne voleras pas, avec Bogusław Linda, Anna Polony
1988 : Le Décalogue 8 : Tu ne mentiras pas, avec Tadeusz Łomnicki, Arthur Barciś
1988 : Le Décalogue 9 : Tu ne convoiteras pas la femme d'autrui, avec Piotr Machalica, Ewa Błaszczyk
1988 : Le Décalogue 10 : Tu ne convoiteras pas les biens d'autrui, avec Jerzy Stuhr, Zbigniew Zamachowski
Deux de ces moyens métrages donneront par la suite deux longs métrages :
- Tu ne tueras point.
- Brève histoire d'amour.
Le succès est au rendez-vous et le décalogue va être exporter bien au delà de la Pologne. Kieslowski sera découvert au delà de sa patrie, et sa carrière de réalisateur va s'en trouver bouleversée.
Le décalogue est une prouesse de multiple ordres: Tout d'abord par son sujet. Dans chacun des moyens métrages, Kieslowski réussi à faire nous douter sur chacun des 10 commandements qui fondent aussi les racines de la loi dans de nombreux pays.
Le décalogue N°1, le N°5, le N°6 et 7 posent à eux seuls de vrais débats et ébranlent quelque peu le fondement idéologique de ces lois divines.
Kieslowski réussi ici une prouesse, pour démontrer beaucoup avec peu.
J'apprendrais bien des années plus tard dans une interview qu'il se rajouta une contrainte supplémentaire : Pratiquement l'ensemble des épisodes du décalogue comportent à 1 ou 2 mètres près la même longueur de pellicule.
J'ai mis longtemps à pouvoir le voir car il n'avait été édité qu'en coffret VHS à l'époque, mais heureusement feu ma petite vidéothèque d'art & d'essai avait pu me permettre de le voir. :-) Depuis le coffret à été réédité aux éditions Montparnasse.
Kieslowski est mon maître de l'image. Sa virtuosité et son originalité tient dans sa douceur des mouvements de caméra. Par le choix d'angles inédits pour filmer une scène. Par des thèmes qui le hanteront tout au long de sa filmographie : Dieu, le hasard, les choix éthique, l'amour, l'est et l'ouest.
Une qualité de choix photographique hors du commun et un maestria dans le montage, qui, selon ses propos était le seul acte vraiment artistique dans son métier.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore ou mal Kieslowski et veulent le redécouvrir en profondeur, commencer par le Décalogue est un excellent choix.
Si vous ne vous sentez pas de prendre le décalogue vous pouvez vous "initier" avec les deux longs métrages sortis séparément : "Brève histoire d'amour" est un petit chef d'oeuvre en soi.
Enfin pour les fan(atiques) de Kieslowski je vous conseille un autre coffret de films plus anciens du maître comprennant "La cicatrice" (1976), "L'amateur"(1979), "Le hasard"(1981), et "Sans fin"(1984) aux éditions MK2 comprenant un foule de bonus intéressants.
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