La première version de cette critique, rédigée en février 2015, était assez mitigée, la voici.
Comme beaucoup de chroniqueurs internet, le Fossoyeur de films a la rage du gimmick. Cuts nerveux, transitions avec l'image qui passe vers la gauche après que le présentateur ait balayé l'écran de son doigt emmitainé, écran neige d'un quart de seconde accompagné d'un bruit blanc, jingles, catégories fantaisistes introduites par des gros textes incrustés, petites saynettes pour introduire les sections spoilers, vannes-calembours dont on s'auto-afflige, objet que l'on fait parler en le secouant (comme Antoine Daniel avec son chien, tiens), passages de films re-doublés avec ironie, petites apostrophes pour fouetter l'attention du spectateur ("tu la sens, ma grosse définition ?"), et bien sûr bloopers en bonus après le générique de fin.
Après, derrière ces tics* qui commencent à devenir agaçants à force d'être utilisés, le mec est attachant, et attaché à énoncer un discours légitime. J'aime bien son élocution mâle, qui place bien les mots clés, sa machoire carrée assez cartoon, son sourcil levé. Et puis il a des choses à dire, même s'il est un peu trop bienveillant. Au moins il s'est mis à l'analyse de séquence, et comme moi il aime les définitions précises.
Disons qu'il y a pire dans les "cinéphiles autoproclamés". C'est de l'ordre d'un "Crossed", en peut-être un peu moins aléatoire et un peu plus discipliné. Un peu moins surprenant aussi, du coup.
Mise à jour : Je mets à jour car la chronique a évolué vers un format plus "cinématographique", ma remarque sur les tics est moins pertinente. Disons que de nouveaux tics sont apparus, comme dans Chroma : les jeux de mots pourris ultraréférencés. Rajoutez +1.
Nouvelle mise à jour : Les derniers épisodes, sur Prince des ténèbres et Cowboy Bebop, m'ont beaucoup parlé. La chronique évolue davantage vers la websérie, et même si l'intrigue n'a ni queue ni tête, d'un point de vue formel c'est beaucoup plus travaillé et fignolé. Rajoutez +2.
- recension non exhaustive.