Shonen
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le 18 nov. 2020
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Quand j'ai appris que cette série n'était que l'adaptation d'un pur roman de fiction, et non pas d'une véritable biographie sérielle d'un personnage ayant réellement existé, à savoir la très charismatique Elisabeth Harmon, je fus à vrai dire estomaqué tant la série a fait de la vraisemblance son point central, parfois même, il est vrai, au mépris de l'esthétique. Néanmoins, il ne s'agit pas là de son principal point fort puisque la vraisemblance a largement été surpassé par un réelle émotion qui, si elle perd peut-être en intensité au fil des épisodes, l'endurance étant chose difficile dans le format de la série, n'en est que très rare dans les offres actuelles. Surtout, il y a une véritable finesse dans le traitement du personnage principal, interprété assez brillamment par la fabuleuse actrice aux regards des plus expressifs, voire des plus bouleversants, Anya Taylor-Jan. Même si celle ci se complait parfois dans une posture autiste un peu répétitive, en confondant parfois profondeur du regard et vide de celui-ci, alternant entre rapace et merlan frit, il est fort à parier qu'elle nous réserve une carrière prometteuse, ayant par ailleurs déjà bien commencé. De cette petite fille abandonnée aux comportements addictifs et obsessifs, il y a sans doute à retenir sa profonde et douloureuse solitude qui constitue l'aspect le plus cruel de sa personnalité, et dont l'intrigante raison ne se révèle complètement qu'à la fin de la série. Le spectateur l'accompagne tout au long de sa vie, rencontrant avec elle les étoiles de son ciel, les voyant comme elle se réduire en cendres de météores constellant sa condition de petite fille abandonnée. Dans cette traversée de la contrée des échecs, que le spectateur se plaît à regarder sans ne rien y comprendre, se profile la quête de l'absolu et du sens. Le Jeu de la Dame, titre français une nouvelle fois mal traduit du titre original, et lui faisant perdre encore une fois sa signification, et qui finira par vraiment démontrer l'acculturation grandissante des traducteurs hexagonaux, est sans doute l'une des meilleures séries de l'année.
Pour être tout à fait honnête, certaines choses m'ont un peu surpris, voire conquis, notamment le schéma dual de chaque personnage qui semble chacun, telles les deux couleurs de l'échiquier, revêtir deux significations selon les points de vue. Chacun d'entre eux, sans exception, sont appréhendés de manière ontologiquement différente à chaque moment du récit ce qui est assez finement réalisé dans tout le scénario. D'adversaires à alliés, de perspective horizontale à perspective verticale, de l'ombre à la lumière, la symétrie étrange de l'échiquier inversé issu de l'esprit de la jeune fille prend tout son sens au fur et à mesure du récit. En plus, outre le sous-titre féministe évidemment plaisant et qui resplendit à peu près autant que la chevelure rousse de Beth Harmon, il doit être salué dans la série une certaine nuance dans sa manière d'aborder, et pour une série Netflix c'est tout de même assez rare, les faits politiques de toutes sortes. Même l'URSS, dont il était à craindre de la part d'une production américaine une vision cauchemardesque et binaire, est représentée avec une certaine nuance. Néanmoins, certains personnages secondaires, la résolution assez facile du pendant toxicomane de l'intrigue, ainsi que l'esthétique léchée de la série qui fait écho à une superficialité très actuelle, ayant noyé dans les flots financiers la flamme caractéristique du kitsch des séries d'antan, conduisant à l'impression d'une uniformisation du genre, viennent atténuer un peu ce ciel lumineux.
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Créée
le 16 nov. 2020
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3 j'aime
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