La naissance d'une reine

Adaptation du roman éponyme de Walter Tevis, "The Queen’s Gambit" est une mini-série américaine de sept épisodes d’une durée d’environ une heure chacun. La série a été créée par Scott Frank et Allan Scott et mise en ligne sur Netflix le 23 octobre 2020.

L'intrigue peut être résumée ainsi : Beth Harmon, orpheline, devient une femme dans un monde d'hommes. Aux prises avec des problèmes émotionnels et une énorme dépendance aux tranquillisants et à l’alcool, elle veut devenir la plus grande joueuse d’échecs au monde.

Cette série Netflix a de très belles qualités : la première est son casting léché. Les créateurs ont su réunir de nombreux acteurs talentueux comme Chloe Pirrie, Marielle Heller, Harry Melling (Dudley Dursley dans la série de films Harry Potter!), Thomas Brodie-Sangster et le charmant Jacob Fortune-Lloyd, qui prête ses traits à un autre joueur d'échecs pour à qui Beth développe un amour non partagé.
L'actrice principale, Anya Taylor-Joy est, à mon avis, une réelle étoile montante. Depuis que je l'ai vue jouer Emma dans la dernière adaptation du livre de Jane Austen, je suis sa carrière avec intérêt. On tombe sous le charme de son mystérieux visage de poupée aux grands yeux noirs et elle a vraiment su donner vie au personnage de Beth Harmon, la jeune prodige des échecs.

La musique de Carlos Rafael Rivera met en valeur avec élégance les scènes de tournoi, et les costumes sont très fidèles à l'époque durant laquelle se déroule l'intrigue (fin des années 50 et début des années 60). Les costumes sont si réussis et minutieux dans les détails qu'ils font actuellement l'objet d'une exposition virtuelle au Brooklyn Museum. Avec ce lien, vous pouvez visiter le musée et découvrir les somptueux costumes de The Crown et The Queen's Gambit : https://www.thequeenandthecrown.com/
Ces costumes ne sont pas seulement des outils pour situer les personnages dans le temps, dans cette série, ils racontent vraiment une histoire, celle de Beth : plus elle triomphe aux échecs et s'affirme en tant que femme et plus elle s'habille à la mode.

La série relève le pari de rendre le jeu d'échec passionnant. La popularité de The Queen's Gambit, acclamée par la critique, génère actuellement un réel engouement pour les échecs, avec une forte augmentation des ventes d'échecs et une large couverture médiatique.
Au final, je n'ai pas forcément amélioré ma compréhension des échecs, mais j'ai appris des choses et des tactiques intéressantes.
C'est une série intelligente dans sa mise en scène des tournois : sans que Beth ait à dire un seul mot, à travers la façon dont elle est filmée, ses gestes précis et décisifs, défaitistes ou assurés, et également à travers la musique qui accompagne la scène, on peut comprendre tous les enjeux du jeu d'échecs qui se déroule sous nos yeux. Rien que ça c’est assez impressionnant !

Mon seul regret est que le personnage de Beth n'ait pas réellement existé. Qu'il est bon de voir une jeune femme affronter le machisme des champions et s'élever au rang de déesse des échecs tout en embrassant ses faiblesses !

Une série télévisée à ne pas manquer !