Le jour des Triffides par Miroir-rioriM
Le jour des Triffides est une mini-série de 2 épisodes basée sur un pitch alléchant, et qui m'avait un peu intrigué, en partie à cause de ça, en partie à cause du bardam que Canal + avait fait autour, et de la bonne présentation qu'il en a fait.
Finalement, je l'ai vu tout à fait ailleurs, par hasard, et j'ai été nettement déçu.
La réalisation est très classique, du niveau d'un bon téléfilm, mais ça reste très faible.
Le rythme est lent. Inutilement lent car entre les scènes d'actions, il y a du vide. Tant qu'à faire quelque chose de vide, autant remplir ça par des bonnes scènes d'action, ça aurait au moins l'intérêt d'être divertissant...
La B.O est oubliable ( d'ailleurs, elle est oubliée, alors que je l'ai vu hier ), et l'esthétique est inexistante. Pour quelque chose de ce genre, ça pourrait être pardonnable, s'il y avait autre chose, mais ce n'est pas le cas.
Hormis le méchant que j'ai franchement apprécié, les acteurs sont transparents. Peut-être est-ce la série qui empêche totalement de les laisser s'exprimer, mais le résultat est le même.
Les personnages sont classiques, absolument pas intéressants, ni charismatiques, ni fouillés, ni rien. Le méchant est charismatique, mais c'est tout... Il n'y a pas grand-chose à dire, car il n'y a pas grand-chose sur quoi dire.
Pour une production anglaise, il manque un peu d'humour. C'est trop sérieux, et ce n'est pas crédible dans le sérieux. Quand on fait quelque chose de Post-apo, il faut suivre et installer une ambiance. Là, ce n'est franchement pas top, c'est un mauvais téléfilm.
L'action n'est pas présente, et pas folichonne, certes, mais le fond est très très faible lui aussi. On a une petite critique du monde industriel, une petite peinture de la cruauté humaine, mais c'est manichéen, et sans grand intérêt. Et c'est de toute façon pas ce qu'on attend de ce genre de mini-séries.
Le déroulement du scénario est bateau, une succession d'action qu'on pourrait voir dans n'importe quel téléfilm de ce genre. Aucune innovation, aucune réflexion.
Hormis le déroulement une fois que c'est commencé, il faut avouer que les deux idées de base était franchement bonne, et auraient pu donner quelque de chose de vraiment bien. Etant très intéressé par l'agronomie et par les plantes, des plantes tueuses ne pouvait qu'éveiller mon intérêt. C'est décevant de ce côté-là aussi, rien ne les différencie d'un monstre lambda. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle se déplace et qu'elles communiquent par son ? Bon sang !
Une plante, c'est chimique, c'est silencieux, ça peut être vicieux et c'est immobile ! Il y avait nettement matière à traiter les plantes comme des plantes, et pas comme des succédanés de zombie.
Du côté du monde aveugle, ce n'est pas très très crédible. Le ratio aveugles/ voyants n'est pas réaliste et c'est le genre d'incohérences qui casse le trip. Ils auraient peut-être pu faire ça par virus, ou lier ça aux plantes. Mais là... Une fois que c'est arrivé, on se rend compte que ce n'était qu'un prétexte pour tuer les ¾ de la population et instaurer une sorte d'ambiance post-apo. Ce n'est pas traité, ça ne sert à rien.
On a l'impression qu'il y a une superposition de concepts plutôt bons indépendamment mais qui donnent un truc très mauvais au final.
Au final, on est en face d'un téléfilm catastrophe banal qui réussit à ressortir un tout petit peu au-dessus du lot grâce aux deux idées de base et à un « méchant » charismatique. Toutefois, le reste ne suit absolument pas, la série reste sur de l'action bateau et l'ennui est bel et bien présent.
Seul point positif : ça m'a donné envie de lire le livre.