Pédophilie : action de mettre son majeur dans un mineur (L.Baffie)

Pédophilie : action de mettre son majeur dans un mineur (Laurent Baffie)

Pour être tout à fait objectif, je n'ai vu de cette mini-série que les troisième et quatrième épisode reprogrammés. D'ailleurs, en règle générale, j'évite ce genre de séries interminables où en matière de tournage, on tire sur la pellicule pour gagner du temps jusqu'à son point de rupture... Je n'aimerai pas être acteur dans ces séries qui certes, paient bien, mais qui doivent ressembler aux travaux forcés pour le comédien du genre saltimbanque. Si j'ai dérogé aux histoires interminables engendrées par des tâcherons de la télé, c'est parce qu'ici apparaissait à l'affiche un de mes acteurs préférés : Daniel Auteuil, qui peut tout jouer avec une égale réussite.

Quant au réalisateur Vincent Garenq, on n'en sait pas grand chose et on ne sait pas trop non plus ce qui l'a poussé à réaliser cette histoire tirée du roman éponyme d'un fait réel : au début des années 2000, un ancien maire de Castel sur Mer (près de Nice), candidat sénateur, est accusé de viol par son petit fils.

On ne pourra pas reprocher à Garenq d'avoir tiré parti publicitairement du côté opportuniste de ce fait divers à scandales, vingt ans après les faits...

Le Maire va dégringoler une à une les marches de l'escalier ayant mené à son triomphe politique et sa réussite aux élections... Passer de l'admiration à l'interrogation du peuple, au doute de son électorat et du Conseil Municipal. La nature a horreur du vide : il sera vite remplacé dans ses fonctions.

Le metteur en scène a pensé immédiatement à Auteuil pour ce rôle dramatique qui l'a accepté, les deux hommes ayant travaillé précédemment ensemble... A 70 ans à l'époque du tournage, le comédien n'a rien perdu de son immense potentiel d'acteur tragique qu'il avait déjà dans "Jean de Florette et Manon des Sources" et le voir jouer ce rôle sont une délectation et une souffrance.

Garenq réalisateur, scénariste, dialoguiste et adaptateur français. est à ce jour à la tête de six films depuis 2008 et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il relève sensiblement le niveau général plutôt médiocre des téléfilms projetés par le service public : genre "Meurtres ou Crimes à ...."

A vous dissuader d'aller prendre vos vacances dans une quelconque des villes touristiques françaises visitées, dont chacun aura pu apprendre qu'elle est le repaire favori des meurtriers les plus sordides. Le pire est que certaines Régions peu regardantes financent la production de ces navets qui les défigurent et leur fait de la contre-publicité ! Masos ? Peu soucieuses de l'argent du contribuable ?

Tel n'est pas le cas ici, et à partir d'une histoire aussi simple à suivre que déroutante : dans cet exemple de manière dont est rendue la Justice, on en arrive à avoir beaucoup d'empathie pour un homme célèbre qui va tomber du piédestal qu'il s'était forgé, et rien qu'en un jour !

Admirable de conviction, bien monté, superbement réalisé; mais au casting raté...

Sauf et outre Auteuil, Grégoire Bonnet qui en fait son avocat plus vrai que nature se révèle admirable de conviction et de vérité dans un rôle pourtant difficile...

Le doute profite-t-il vraiment dans tous les cas à l'accusé : à voir ce film, on peut douter ! Superbe sur le jeu des deux principaux rôles venant d'être décrits.. Peut-on croire légitimes les déclarations d'un gosse, perturbé ou non, lequel s'adapte toujours très facilement aux situations artificielles du genre : "et si on faisait comme si ?

La vraie victime de cette affaire a pardonné : les voies du sang sont impénétrables, et sauf mauvaise information, elle est âgée aujourd'hui de 88 ans (2023)

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