Je n'ai pas lu les livres dont la série est issue. Je me demande du coup si j'y retrouverai ce qui m'a déplu ici.
A la base, ça commence très bien: les héros, dans cette série au ton si particulier, ce sont les méchants, dont le docteur Cornelius. C'est trippant dans la mesure où, pour une fois, on peut constater que être un méchant c'est pas facile, puisque les objectifs sont toujours contrecarrés par les super gentils qui sont toujours trop beaux. Enfin... les deux premiers épisodes ne montrent qu'un seul vrai gentil puisque tous autres personnages, même dans le camp des victimes, restent des ordures (de riches indusrtriels prêts à tout pour s'enrichir). Puis, hélas, ça s'étiole. De plus en plus de vrais gentils font leur apparition et restent dans la série, laissant ainsi les méchants en minorité pour les trois derniers épisodes. C'est vraiment dommage d'avoir abandonné le concept en chemin et d'avoir laissé les gentils reprendre la vedette en fin de course. Certaines pistes intéressantes sont également abandonnées, malheureusement: prenons par exemple la relation incestueuse entre le frère et sa soeur qui aurait pu être la clef d'un coup de théâtre pour l'épisode final. A la place les scénaristes conservent une idylle intéressante (le frère et la fille du savant qu'il a assassiné) mais ne l'exploitent pas pour autant. Dommage.
Côté mise en scène c'est là que ça devient vraiment bizarre. Passé le générique, on a déjà compris qu'il ne faut pas prendre tout cela au premier degré. Et c'est tant mieux vu que le sujet est bien glauque (chirurgie esthétique, domination du monde, extermination des français, ...). Le docteur Cornelius est une sorte de sous Fabrice Luchini complètement déluré, et son frangin ne passe pas inaperçu avec sa moumoute qu'il porte pour on ne sait pas trop quelle raison (il a des cheveux en dessous!) . Les deux hommes sont de purs vrais méchants qui semblent issus d'une bande dessinée. D'ailleurs toute la série fait écho à cette vieille BD des années 50, un peu naïve et comique dans la manière de représenter l'action. On sent également que le budget n'était pas énorme à voir les effets spéciaux et la qualité des seconds rôles. Mais ce n'est pas grave, ce côté cheap renforce le côté potache du scénario. C'est donc une mise en scène ringarde, kitsch à souhait, voire complètement Z.
Bref une série pour laquelle j'aurais pu facilement mettre 8/10 jusqu'aux deux derniers épisodes au cours desquels les méchants se voient occultés au profit d'un happy ending malvenu ; trop de bonnes idées sont hélas abandonnées en cours de route. La série reste tout de même intéressante et je la recommande pour les plus curieux s'ils arrivent à la chopper (je l'avais trouvée du temps glorieux de la caverne des introuvables qui a depuis, hélas, disparu).