Le Prisonnier (Titre original : The Prisoner) est une série télévisée britannique en dix-sept épisodes de 52 minutes. Créée par l'écrivain et ancien agent des services secrets George Markstein et l’acteur, scénariste et producteur délégué de la série. Patrick McGoohan, qui joue le rôle principal, elle a été produite par Everyman Films et la ITC (Incorporated Television Company). A l’origine, elle a été diffusée en Grande-Bretagne de 1967 à 1968 avant de devenir culte en raison de son originalité.
Présentation
Après avoir démissionné, un agent secret britannique (Patrick McGoohan, rentre chez lui à Londres au volant de sa Lotus Seven. Alors qu’il se prépare à quitter la ville, un gaz anesthésiant est diffusé par sa serrure. Il se réveille dans un endroit inconnu, le « Village ».
L’endroit, situé dans un cirque de montagnes et bordé par la mer, est isolé du monde. Il se compose de petits pavillons immaculés à l’architecture étrange, reliés par des allées bien entretenues et paraît idyllique. Les résidents, qui ne semblent pas souffrir de leur situation, sont originaires de différentes nationalités et cultures. Ils sont tous habillés d’une sorte d’uniforme coloré. Aucun n’a de nom mais porte un numéro inscrit sur un badge sur lequel figure un Grand-Bi (un vélocipède à la roue avant démesurée). Le « Village » est dirigé par Numéro 2, un personnage énigmatique qui est incarné, à tour de rôle, par près d’une 20e d’acteurs différents (dont trois femmes) et agit pour le compte du Numéro 1 que l’on ne voit jamais. Apparemment libres, les résidents sont sous une surveillance constante et ne peuvent s’éloigner du « Village ». Lorsqu’ils essaient de s’enfuir, ils sont poursuivis par un immense ballon blanc (the « Rover ») qui émet un bruit de ronflement lorsqu’il poursuit un fugitif, le rattrape, le rendant inconscient et même, parfois, le tuant.
Notre héros, quant à lui, porte le Numéro 6. Il répond aux interrogatoires de manière à ne rien révéler de ses plans afin de gagner du temps, étudier le fonctionnement du « Village » et le détourner à son profit afin de s’évader. Plusieurs fois repris par le Rover, il se retrouve à chaque fois prisonnier mais finit, après maintes tentatives, par réussir mettant par là-même à mal l’organisation du « Village ».
Mon opinion
Extraordinaire série dont j’ai vu quelques épisodes sur un écran en noir et blanc dans la famille qui m’hébergeait lors d’un voyage en Angleterre. J’en ai gardé un souvenir ineffaçable et j’ai mis des années à en voir les 17 épisodes, d’abord sortis en VHS à la fin des années 80 puis en DVD en 2000 (et toujours disponible). J’ai alors découvert que la série était en couleurs, tournée dans le village réel du nom de Portmeirion au Pays de Galles. Le village a été construit entre 1925 et 1975 par un architecte, un lord, du nom de Bertram Clough Williams-Ellis, dans un style italianisant, devenu depuis The Prisoner, un lieu-culte pour les touristes. Il a d’ailleurs depuis aussi servi de décor pour un épisode de Doctor Who, autre série-culte anglaise.
La série est fascinante par son étrangeté et sa répétitivité qui l’apparente à un cauchemar qui n’aurait pas de fin. On ne sait pas pourquoi Numéro 6 est enlevé, les questions qu’on lui pose n’ont aucun sens et les réponses qu’il leur apporte ne nous éclairent en rien. On ne comprend pas quel est le but du Numéro 2 et encore moins du Numéro 1. Mais on est forcément du côté du héros qui, en bon agent secret, reste flegmatique et courtois, au fond très « British » quelles que soient les circonstances. Une telle série, comme d’ailleurs Doctor Who, n’aurait pu être créée qu’en Angleterre et par des Anglais, tant elle est imprégnée de cette culture à la fois si traditionnelle et si excentrique. Le «Village » créé par un Lord Anglais, est un décor rêvé (ou « cauchemardé ») pour une telle création : il est anglais sans l’être mais tout en l’étant. Un coup de maître qui, plus d’un demi-siècle après son lancement, reste « culte ».