Ça partait bien...
Ça partait bien... Et puis au bout de deux épisode, le vide scénaristique. Jusqu'à une conclusion décevante, c'est rien de le dire. Dommage, cette version 2009 avait su s'écarter juste ce qu'il...
Par
le 11 mars 2010
5 j'aime
Le Prisonnier version 2009, c’est un peu comme si tu te retrouvais dans un escape game interminable où tout le monde connaît les règles sauf toi, mais personne n’a la moindre envie de te les expliquer. Imagine un monde où tu te réveilles sans aucun souvenir de comment tu es arrivé là, où un numéro remplace ton nom, et où chaque habitant semble te regarder avec un sourire bizarre, comme s’il savait quelque chose que tu ignores totalement. Ajoute à ça une pincée de complots nébuleux, des dialogues cryptiques, et une ambiance oppressante… voilà, tu es coincé dans Le Prisonnier.
L’histoire suit un homme, ancien agent secret (mais ça, on te le dit pas trop clairement), qui se réveille dans un lieu appelé "Le Village", un endroit où les habitants n’ont pas de nom, juste des numéros. Lui, c’est Numéro 6. Sympa, non ? Le seul problème : il ne sait pas pourquoi il est là, qui l’a amené, ni comment s’échapper de ce cauchemar tropical. La seule constante : Numéro 2, le mystérieux maître du jeu qui semble tout contrôler avec un calme agaçant et un agenda encore plus opaque que l’intrigue elle-même.
Le concept de Le Prisonnier est intéressant : un mélange de mystère, de science-fiction et de thriller psychologique, où chaque épisode te plonge un peu plus dans le doute. Est-ce un complot gouvernemental ? Une simulation mentale ? Une réalité alternative ? La série pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses, et c’est là que ça peut devenir frustrant. Si tu es du genre à aimer les séries qui te font cogiter longtemps après le générique, tu seras servi. Mais si tu espères une résolution claire et nette… tu risques d’attendre longtemps.
Jim Caviezel, dans le rôle de Numéro 6, joue un personnage constamment sur le fil du rasoir, oscillant entre la paranoïa et l’urgence de trouver des réponses. Ce n’est pas qu’il manque de charisme, mais disons que passer toute une série à se demander où il est et pourquoi tout le monde le regarde bizarrement peut finir par lasser un peu. Heureusement, on a Ian McKellen dans le rôle de Numéro 2, qui, avec son air distingué et sa capacité à parler en énigmes, apporte une touche d’élégance machiavélique à l’ensemble. Il est clairement celui qui s’amuse le plus dans ce jeu du chat et de la souris, toujours à un pas devant Numéro 6.
Visuellement, la série cherche à créer un contraste entre le Village, avec ses paysages pittoresques et sa fausse tranquillité, et l’inquiétude omniprésente qui plane sur chaque scène. Les décors sont à la fois beaux et dérangeants, renforçant l’idée que rien n’est ce qu’il semble être. Chaque coin de rue, chaque plage paradisiaque, cache quelque chose de sinistre, comme si le Village lui-même était une prison à ciel ouvert, sans barreaux mais avec beaucoup de manipulation mentale en stock.
Le vrai problème de Le Prisonnier, c’est qu’à force de jouer avec le mystère et l’ambiguïté, la série finit par se perdre dans ses propres méandres. À chaque épisode, tu as l’impression de gratter la surface de quelque chose d’énorme, de profond… mais sans jamais vraiment y accéder. C’est un peu comme courir après un mirage : chaque révélation est suivie d’un nouveau mystère, et l’intrigue devient parfois un peu trop embrouillée pour son propre bien. Les spectateurs qui espéraient une réinvention du classique des années 60 se retrouvent souvent avec plus de confusion que de satisfaction.
Là où la série réussit toutefois, c’est dans son atmosphère oppressante et son exploration des thèmes de la liberté, du contrôle, et de l’identité. Qu’est-ce que ça veut dire d’être libre quand on est constamment surveillé ? Comment savoir qui on est vraiment dans un monde où tout est manipulations et illusions ? Ces questions philosophiques sont au cœur de Le Prisonnier, mais elles ne sont jamais vraiment résolues. C’est un peu frustrant, mais aussi fascinant, dans le sens où la série te laisse constamment sur le fil du rasoir.
En résumé, Le Prisonnier est une expérience télévisuelle déroutante et souvent frustrante, où le mystère prend le pas sur tout le reste. Si tu aimes les séries qui te font poser plus de questions qu’elles n’offrent de réponses, où l’intrigue est un labyrinthe mental et où les personnages parlent comme s’ils récitaient des proverbes cryptiques, alors bienvenue dans le Village. Mais si tu préfères des histoires plus concrètes et des fins satisfaisantes… eh bien, il vaut peut-être mieux ne pas t’inscrire à cette énigme sans fin.
Créée
le 25 oct. 2024
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Le Prisonnier
Ça partait bien... Et puis au bout de deux épisode, le vide scénaristique. Jusqu'à une conclusion décevante, c'est rien de le dire. Dommage, cette version 2009 avait su s'écarter juste ce qu'il...
Par
le 11 mars 2010
5 j'aime
On pouvait tout craindre d'un remake du « Prisonnier », série culte des années 60 qui se suffisait amplement à elle-même. Déjà, tout pouvait être simplifié à l'extrême pour être sûr de ne vraiment...
Par
le 3 sept. 2011
4 j'aime
N'ayant pas vu la première version pour le moment je ne me permettrais pas de faire de comparaison. J'ai découvert le scénario uniquement avec ce remake, en tout cas j'ai aimé. Un scénario vraiment...
Par
le 5 août 2011
3 j'aime
Du même critique
Mr. Queen, c’est la recette parfaite pour une comédie historique épicée : prenez un chef cuisinier ultra-moderne (et un peu imbu de lui-même), plongez-le dans le corps d’une reine du Joseon, ajoutez...
le 15 nov. 2024
2 j'aime
Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...
le 8 nov. 2024
2 j'aime
Lost : Les Disparus, diffusée par ABC, c’est un peu comme si Koh-Lanta avait fusionné avec X-Files dans un mélange d’aventure, de mystère, et de "mind-blowing" constant. Imaginez un groupe de...
le 4 nov. 2024
2 j'aime