"The Artful Dodger" se présente comme un spin-off apocryphe d' "Oliver Twist", s'apparentant davantage à un détournement iconoclaste qu'à un hommage classique. Cette réécriture jubilatoire et blasphématoire d'un pilier de la littérature anglaise aurait pu facilement sombrer dans le mauvais goût sans le soin apporté aux dialogues.
L'excellent casting tire brillamment parti de ce travail d'écriture. Les répliques savoureuses ponctuent la plupart des scènes, conférant à l'ensemble un dynamisme et un humour irrésistibles. David Thewlis s'en donne à cœur joie dans le rôle d'un vieux roublard manipulateur, tandis que la révélation Maïa Mitchell crève l'écran de son visage poupon en incarnant parfaitement la jeune fille de bonne famille au tempérament rebelle.
La série aborde une variété de sujets très disparates, allant des progrès de la médecine au XIXe siècle au trafic de fausses reliques, avec fluidité et cohérence. Les poncifs du period drama, tels que la romance impossible entre personnages de classes sociales différentes, sont revisités avec fraîcheur et audace, quitte à s'affranchir pas mal des conventions historiques pour cela. Le féminisme du propos est également intégré de manière intéressante et digeste, évitant les lourdeurs wokistes habituelles.