KITT en manque de carburant ou un réalisateur pas si inspiré que ça ?
On peut dire ce qu'on veut, que le K2000 des années 80 créé par Glenn Larson, est ringard, qu'il a mal vieilli, qu'il est bourré de clichés, bla bla bla, cependant cette série reste culte pour bon nombre de personnes de ma génération mais ... a pour seul mérite, son concept inédit à l'époque. Pour celles et ceux qui ont visionné l'ensemble de cette série (vous devez être peu nombreux), vous reconnaîtrez aussi qu'au bout de quelques épisodes, la lassitude et l'ennui surgissent très vite face à une structure narrative très répétitive et ce, sur quasi tous les épisodes sans parler d'une totale absence de fil conducteur propre aux séries des années 70 et 80. Croyez-moi, mon soulagement fut très net en terminant le visionnage du final (qui était loin d'en être un) de la 4ème et dernière saison. Si aujourd'hui, K2000 revêt à nos yeux un caractère culte, c'est parce qu'elle fait rejaillir de bons souvenirs et flattait notre naïveté d'enfant crédule et alors dépourvu d'esprit critique ... rien de plus.
Le remake (initialement conduit par Steve Shill puis relayé par Gary Scott Thompson) reprend les grandes lignes, à savoir, une voiture modèle sport dotée d'une intelligence artificielle conduite par un beau gosse charmeur et bagarreur et oeuvrant de concert pour une organisation privée à travers des missions périlleuses et musclées.
Seules variantes :
- Le changement d'époque puisque l'histoire se déroule de nos jours et c'est Mike Traceur, le fils de Michael Knight qui reprend le volant et adoptera également le nom de son père.
- La Pontiac Firebird Transam de 1982 utilisée dans le projet initial, est remplacée par la Ford Shelby GT500KR Mustang. Ironie, clin d'oeil, pied de nez ou simple coïncidence, à vous de voir, quand on sait que Mustang fut un concurrent de Pontiac dans les années 60. Le modèle mis en avant dans le remake peut opérer de multiples transformations et se réparer grâce à la nanotechnologie.
- Les personnages avec comme cité plus haut, Mike Traceur fils de Michael Knight. La petite amie de Knight dans la série originelle, n'est apparue que 3 ou 4 fois sur l'ensemble de la série et sa relation avec Michael avait revêtu la forme d'un amour impossible. Dans le remake, elle apparaît dans tous les épisodes et les liens se renforcent sur les 2 tiers des épisodes avant la mort brutale d'un des personnages. Devon Miles, directeur du FLAG et Bonnie Barstow, mécanicienne s'occupant de la maintenance et des améliorations sur KITT dans la série d'origine, laissent leur place à 2 geeks assez drôles (notamment la fille), Zoe et Billy et enfin, David Hasselhoff fait une unique apparition à la fin de l'épisode pilote.
Dernier point et non des moindres, on notera une certaine rupture entre le téléfilm pilote et le reste de la saison. Il s'explique simplement : Gary Scott Thompson qui s'occupera de toute la saison, grand fan du K2000 d'origine semble critique sur le script du pilote réalisé par Steve Shill et apportera des changements pour la suite notamment sur KITT. Sur la base de cette info, et sachant que Thompson ne voyait pas de rapport évident entre le pilote et le projet de Larson, on demeure néanmoins avec un questionnement sur le raisonnement et le cheminement du réalisateur.
Sur le plan scénaristique, effets spéciaux et direction d'acteurs, il est difficile d'éviter l'écueil de la subjectivité que bon nombre de critiques en herbe (dont je fais partie) ne peuvent se départir. Respectivement, si le scénario du remake dans son ensemble semble reprendre dans les grandes lignes la structure de celui de l'originel, la répétitivité sur chaque épisode est moins flagrante, cela sous réserve d'un facteur incontournable que le remake n'affiche qu'une seule et unique saison contre 4 sur le projet initial. Concernant les effets spéciaux, la seule originalité du remake tient au fait que 30 ans les séparent de la première série. De plus, ils ne font office que de décorum et ne constituent pas l'essentiel du reboot. La direction d'acteurs, quant à elle, pêche par l'épaisseur de ces personnages et une apparente pauvreté des dialogues. A sa décharge, la série vise essentiellement l'action ayant vocation distractive dans sa globalité. De plus, il est peu approprié de fustiger les acteurs sur leur jeu s'ils ont été mal dirigés par le réalisateur, et encore une fois, on peut raisonnablement espérer que les personnages évoluent et gagnent en profondeur et complexité sur plusieurs saisons, non sur une seule.
Si plus d'une dizaine de millions de téléspectateurs répondent présents à la diffusion de l'épisode pilote incitant la NBC à envisager une suite, (la première saison comporte 22 épisodes comme base de départ) le projet sera cependant réduit à 17 épisodes suite à une audience en berne et ne sera pas reconduit pour une 2ème saison. La chaîne réduira aussi le casting pour des raisons de coupe budgétaire, expliquant ainsi la disparition de 3 des personnages de la série.