Pas convaincu ... et encore moins mordu.
Aux frontières de l'aube est, semble t-il considéré comme l'un des meilleures relectures du mythe vampirique ... relecture qui ne m'a aucunement convaincu. Tout d'abord, l'histoire est très épurée, complètement dépouillée des codes vampiriques connus, pas d'ail, de croix, pas d'artifices de type gothique, ni même de cercueils ... l'idée n'est pas inintéressante en soi mais elle a son revers.
Le scénario est si épuré que le jeu d'acteurs s'en ressent et fait surgir ça et là quelques incohérences : Jesse Hooker (Lance Jenriksen) nous apprend notamment qu'il est né à l'époque de la guerre de sécession ... expliquez-moi comme un vampire de plus de 200 ans peut manquer à ce point de discernement et de préparation (ainsi que ses compagnons d'ailleurs) ? chaque fois que l'aube pointe le bout de son nez, ils semblent surpris et doivent d'urgence trouver un abri ... rien qui vous choque ? autre incohérence : le fait d'être vampire ne leur confère qu'immortalité et force surhumaine, donc pas de pouvoirs vampiriques de type hypnotisme, lévitation sans parler de la capacité de voler .... rien qui donne envie de devenir un vampire. Dernière incohérence et non des moindres : l'immortalité devrait apporter au bout d'un certain nombre d'années, une certaine sagesse, une certaine lucidité or nos vampires d''aux frontières de l'aube en sont totalement dépourvus. Ils ne se contentent que de tuer pour survivre quand ils ne prennent pas leur pied à ôter la vie et ne montrent finalement que des travers ... typiquement humains. Et je ne m'étendrai pas sur le fait qu'une simple transfusion permet de libérer du vampirisme ... comme c'est pratique !
Ceci étant dit, saluons au passage, la prestation de Lance Henriksen (Aliens le retour, la série Millénium, Chasse à l'homme avec JCVD), seul acteur du film qui crève l'écran de par son jeu et sa gueule de psychopathe. La scène ou Homer s'élance de la voiture en plein soleil pour rattraper Sarah, est aussi de toute beauté ainsi que celle ou Severen arrache à mains nues le moteur du poids lourd conduit par Pasdar et qui n'est pas sans rappeler Terminator. En dehors de ces éléments, rien de ce film ne relève le niveau à mes yeux, ni le jeu d'Adrian Pasdar (Série Heroes) alors tout jeune, ni celui de Jenny Wright dont le seul atout ici présent est sa beauté, je n'évoquerai pas non plus la prestation de Bill Paxton (True Lies, Terminator, Aliens le retour et plus récemment Edge of Tomorrow), prestation m'ayant laissé indifférent. Des acteurs mal ou pas suffisamment dirigés ? un scénario bancal et incohérent car trop épuré ? à vous de me le dire.
Enfin, il faut savoir que le film a été un échec sur le plan commercial mais qu'en parallèle, il a reçu le corbeau d'argent au festival international du film fantastique à Bruxelles et la licorne d'or au festival international du film fantastique et de science-fiction à Paris en 1988. 2 autres paramètres qui laissent songeur et expliquent en partie mon sentiment mitigé, ni déçu, ni emballé.