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Je ne m’attendais pas à une grande série. Netflix est coutumier de récupérer des faits divers et, une fois le projet passé au travers de sa moulinette marketing, de nous délivrer des produits ultra-formatés et relativement consensuels.

Agréable surprise la série “Le Sauvetage de l'impossible”, tient parfaitement la route (une route pluvieuse, cela va de soi). L’histoire est prenante et ceci même si vous avez suivi l’actualité de l’époque ("Retour sur les opérations de secours de la grotte de Tham Luang. Le 23 juin 2018, douze jeunes joueurs de foot et leur entraîneur ont été surpris par la montée des eaux souterraines dans une grotte de Thaïlande") et que vous en connaissez le dénouement vous serez sans doute captivés par l’intrigue.

Cela tient à plusieurs raisons :

- Des personnages forts et en particulier celui du gouverneur, pétri d’humanité mais aussi d’un certain sens du devoir, fil conducteur en quelque sorte d’une histoire haletante riche de péripéties. Même si l’on connait la fin on se demande comment ils vont y arriver (s’ils y parviennent !) et pendant combien de temps cet organisateur hors pair tiendra t’il la pression, confronté aux familles, aux croyances religieuses différentes, à des chefs intransigeants et à une cohorte d’imprévus. En parralèle le personnage du coach pétri de culpabilité (il a proposé la visite de la grotte inondée et se retrouve enfermé avec les enfants) , lutte également de l'intérieur en diffusant sa douceur et sa bienveillance. Enfin les acteurs choisis pour incarner les enfants parviennent à rendre leur personnage crédible et unique.

- Une nature hostile qui nous fait découvrir les paysages de la Thaïlande, son peuple et les ravages, pour nous lointains et inconnus, de la mousson. Les séries nordiques policières nous ont accoutumé aux paysages enneigés et aux intrigues politiques (fabuleux Borgen), les intrigues anglaises aux dédales urbains et aux campages feutrées (exellent Broadchurh), les séries espagnoles au mal être des banlieues et à la misère sociale (perturbants Anti disturbios et La unidad). Ici nous changeons radicalement de perspective même si l’arrière-plan social, en particulier celui des cultivateurs, émerge parfois.

- Un esprit optimiste d’entre-aide ou toutes des nationalités finissent par collaborer pour tenter de sauver les enfants prisonniers de la grotte, chacun mettant de côté son égoïsme ou sa vie privée au service d’un idéal commun. En ces temps perturbés (guerre en Ukraine comme dérèglement climatique) ce message de coopération humaine fait du bien.

- Des apparitions féminines (en particulier quatre femmes, une mère de famille, une ingénieure hydraulique, une garde forestière et une météorologue) qui bien qu’entourées de commandos de la marine musclés et de spéléologues aguerris, parviennent à faire entendre leur voix et à imposer leurs solutions.

Bien sûr la série n’est pas exempte de défauts. Le premier épisode, en particulier, fait craindre une sorte de parodie de film catastrophe avec un chef de service de l’unité météorologique passionné de foot et pressé de rejoindre son foyer en laissant sa stagiaire assumer toute les responsabilités. Une approche naîve et outrancière qui augurait un produit filmique baclé. Heureusement cette caricature disparait assez vite et les outrances des premières séquences laissent la place à un récit équilibré. On pouvait craindre des larmes sans fin, du pathos, de l’émotion fleuve. Le réalisateur a fait le choix, judicieux, d’axer son discours sur les différentes tentatives mises en œuvre pour sauver les gamins et rien que cette découverte (c’est fou tout ce qu’ils ont pu tenter) vaut le visionnage. Même si les épisodes suscitent l'émotion ils savent en doser la charge et ne pas sombrer dans l'excès.

Les familles des enfants m’ont semblé relativement inexistantes, pétries dans la douleur certes mais les conflits qui ont dû les traverser ne sont que peu évoqués.

C'est sans doute, en conclusion, une des meilleures séries qu'il m'a été donné de voir dernièrement. En tout cas elle m'a happé pendant deux soirées sans temps morts Je me suis laissé séduire par l’enchaînement des évènements et l’ingéniosité technique (très souvent vouée à l’échec) déployée par les sauveteurs ainsi que par leur courage. Une mention spéciale au médecin australien qui a pris le risque de sabrer sa carrière (mais je n’en dis pas plus vous laissant le plaisir de la découverte). Enfin cette mini-série a une fin et vous ne serez pas obligés d'attendre la saison 5,6 ou 7 pour en connaître le dénouement. Celà devient rare (lol).

Fksanz
8
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le 29 sept. 2022

Critique lue 201 fois

3 j'aime

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