Une I.A. BLUFFANTE

N’y a-t-il rien de plus stimulant que d’observer les progrès de l’intelligence artificielle en matière de création ? C’est un pas de géant qui s’est effectué depuis les machines de turing aux ia de generations de texte (GPT) en passant par l’incontestable akinator. Mais voici qu’Amazon viens chambouler l’ordre établi en proposant la première série générée par ordinateur. Vous l’aurez compris c’est Alexa qui est à la barre* et elle est là pour casser la baraque avec Le Seigneur des Anneaux : les anneaux de pouvoir.

*John D. Payne et Patrick McKay n’étant que des prête-noms afin de ne pas affoler le public qui y verrait un possible soulèvement des machines.

Alexa nous propose dans cette œuvre des décors à couper le souffle, l’ia s’est sans doute servie de la base de données d’images d’Instagram pour nous proposer des paysages aussi lisses qu’enivrants. Le scénario est presque cohérent. Ce dernier pourrait être grossièrement synthétisé par : « Mais ou qu’il est donc Sauron ?». Imaginez-vous, Une I.A peut, aujourd’hui, générer un scénario du niveau d’un gamin de 8 ans. Un exploit. La série nous promène ainsi de personnages en personnages et de communautés en communautés toutes plus inclusives les unes que les autres sans que jamais l’histoire n’avance. Les dialogues peuvent paraitre téléphonés voire ubuesques mais font néanmoins illusions (au delà de 10 sec d’interaction l’ia a tendance à générer des dialogues/situations absurdes) exemple (de mémoire) :

Galadriel : Merci monsieur le rodeur de l’océan vous m’avez sauvé la vie en plein milieu de nulle part. Mais je ne vous apprécie guère

Aragorn Wish : Pas de soucis on m’a chassé de chez moi.

[plus tard]

Galadriel : Pourquoi êtes-vous en prison ?

Aragorn Wish : J’ai volé un médaillon/diplôme de forgeron aux gars qui nous ont aidés

Galadriel : J’ai besoin d’une armée, vous êtes le roi du royaume du sud ?

Aragorn Wish : oui

Galadriel : cool

Cela reste un tour de force qui nous rappelle les débuts de IA Dungeon, un bel hommage. Pour terminer des acteurs-robots viennent sublimer le tout à la manière d’un vrai Westworld. On en a fait du chemin depuis les animatronics de Jurassic Park.

Cela va même plus loin : pour les scènes de bataille, plutôt que de copier les ia molassones des jeux STR, Alexa va jusqu’à reprendre les archétypes de téléportation et de deus ex machina bien connus des scénaristes peu scrupuleux (technique qui a fait le succès de GOT dans sa dernière saison). Une prouesse inattendue pour un voyage décérébré des plus grisant.

Et c'est en cela qu'Alexa excelle, les dialogues insipides, l'absence d'enjeux, l'immobilisme du scénario ne sont qu'une métaphore de notre réalité. C'est une critique directe des polémiques insipides qui inondent nos interactions inter humaines. De l'absence de prise de décision concernant les enjeux societaux (environnement, conflits, pain au chocolat/chocolatine). Et finalement de notre raison d'être : sommes nous aussi creux que les personnages de la série ? Cette satire proposée par l’œuvre est magnifiquement illustrée par la scène de l’intendante du Numenor. Cette dernière change de decision non pas au terme du plaidoyer de Galadriel mais à la faveur d’un simple pétale virevoltant au grès du vent. Masterclass

Ne nous emballons pas trop, quelques défauts peuvent néanmoins être relevés. La gestion de la physique n’est pas encore totalement au point : les sauts effectués par certains protagonistes (Arondir) ont tendance à défier les lois de la gravité. On notera que ce problème ne se produit qu’à la faveur des « gentils » au grand dam des « méchants ». Un souci surement lié à la faible densité (scénaristique) de ces personnages. Toutefois, il serait peu honnête d’en tenir rigueur, aucun ragdoll n’est encore à déplorer.

Par ailleurs, les avis des fans de la série sont unanimes :

« C tro bi1, j’aime trop legolas la » Jean-Jean*

« Les anneaux de pouvoirs ? j’adore, ça permet de poser son cerveau après TPMP » Enzo *

« bonjour » Valérie*

… etc

(Tout autre avis ne comptant pas car considéré comme du review bombing).

* Prénoms anonymisés

Bref Alexia a « chié dans le cul de la réussite » à l’image de la moula dépensé pour produire la série.

Hâte de découvrir les nouvelles saisons et peut être serons nous témoins de la future carrière digitalisée de Bruce Willis au travers elles. Alexa et le deep fake main dans la main pour un monde meilleur.

Critique générée aléatoirement