Une série entièrement réalisée par IA

Si la médiocrité ensencé par la course au box office et propulsée par un secteur aliéné au capitalisme devait s'illustrer, Les Anneaux de pouvoir en seraient l'exemple parfait. Le produit en est — pour le spectateur curieux et avide de fictions — un profond ennuie, une alliénation mentale à une série du dimanche sur la seule chaîne qui parvient jusqu'aux antennes des télévisions de Perpette les Oies en Creuse, seule activité dominicale offerte aux pauvres âmes vivant dans l'œil violet du monde...

Tout dans cette série dégage l'audeur nauséabonde de l'idéologie de l'IA post-humaine. Rien n'y respire l'originalité ni quelque once d'humanité. Les Anneaux de pouvoir sont aux productions audiovisuelles ce que la caisse automatique est à la boulangère Toulousaine. La mort du septième art, sacrifié sur l'édifice du capital.

C'est triste de ne pas avoir osé écrire, quand on adapte un univers si riche, issue d'un linguiste poète tel que Tolkien, et dont il y avait pourtant beaucoup de matière, de livres et d'écrits disponibles pour s'inspirer. Mais non, il n'y a aucune écriture dans les Anneaux de pouvoir, quelques paraphrases cut-uppées et aggrémentées des remplissages sans âme, sans choix, sans risques. Il n'y a aucune prise de risque, aucun choix, aucune décision artistique dans cette série. On ne fait que suivre des recettes qui ont été à l'eau jusqu'à ce que malheureusement elle se fussent cassées. L'adage "c'est dans les vieilles cruches qu'on fait les meilleurs soupes" a ses limites, et surtout quand les cuisiniers ne sont que des sous traitants négligés sur une chaîne de production optimisée.

Je n'ai noté aucun choix de cadrage intéressant, aucun tableaux remarquables, des décors peinent à marquer, surtout en regard des paysages époustouflant des films de Pete Jackson. La colorimétrie ne suit qu'une esthétique de mode, elle ne joue aucun rôle, et m'a personellement brûlée les yeux. C'est un delaissement triste de cette étape de la post production qui est remise au rang de technique de finition, un coup assassin porté aux colorimetristes qui donnent leur âme à cette étape finale qui révèle un film ou une série. Non, ici, la colorimétrie vient dégueuler sur un travail déjà baclé. A trop vouloir accumuler, à sans cesse vouloir fortifier la croissance, on transforme une œuvre en toilette sèche.

De même pour les acteurs, il n'y a aucune direction d'acteurs, ils sont juste livrés à eux même, réduits à dire leur texte 6 fois en suivant la grille de prod, plan par plan, enchaînant les prises comme un livreur uber eat enchaîne les courses, dans un monde où l'art a perdu sa place au cours d'une épidémie mondiale d'abrutissement liké retweeté.

Si vous voulez vous abrutir — métro, boulot, amazon, dodo — allez y. Mais si vous voulez voir une bonne série, si vous vous attendez à un spin off digne des films de Peter Jackson, à plonger dans l'univers immense de JRR Tolkien : FUYEZ!