Le Serpent nous emmène en Asie dans les années 70, pour suivre les traces d'un tueur de hippies européens. Pour ma part, étant née dans les années 90, c'est un univers que je n'avais jamais vu ni en vrai, ni dans d'autres films ou séries auparavant donc j'ai trouvé un premier intérêt dans le cadre spatio-temporel.
Ensuite, parlons de l'histoire de ce Serpent. Personnellement, j'aime les fictions inspirées de faits réels, donc mon avis est probablement influencé par cette préférence. Et là, c'est vraiment le genre d'histoire qui est trop incroyable pour être vraie, et pourtant... Pour m'être un peu documentée sur le sujet, je pense que la série est (malheureusement) assez fidèle à la réalité. C'est donc instructif et intéressant de suivre les différentes étapes de la vie de ce tueur en série. Ça n'a rien à voir avec la série en elle-même, mais c'est exaspérant de voir un type si intelligent mettre ses capacités au profit de délits et de crimes pareils...
Au niveau de la réalisation c'est fluide, les épisodes s'enchaînent sans accroc, pas de superflu, pas de temps mort, j'ai regardé les 8 épisodes en même pas 48h. Habituellement je ne suis pas fan des flashbacks incessants mais bizarrement, ici je n'ai pas été dérangée. On se resitue facilement dans les différents épisodes de la vie de Sobhraj. L'avantage avec ces flashbacks c'est qu'on revoit certains événements qui sont enrichis par d'autres éléments, et on comprend de mieux en mieux ce que font Charles et ses acolytes, et notamment ce qu'il a en tête, et on voit qu'il a toujours un coup d'avance. Les décors d'époque sont bien mis en scène, pour avoir été à Bangkok j'étais amusée de voir qu'il y a 45 ans de ça, le trafic y était déjà catastrophique.
Maintenant, le casting. Globalement les acteurs sont tous assez bons. Tahar Rahim incarne très bien le rôle du tueur froid et tactique, bien que physiquement pas du tout ressemblant au vrai Charles Sobhraj, et ça devient flagrant quand on le voit avec sa mère ou qu'on se réfère à lui comme un homme de "type asiatique". Si le vrai Sobhraj avait bien un problème d'identité tel que c'est présenté dans la série, c'est un peu difficile à percevoir quand on voit un Tahar Rahim qui passe facilement pour un homme blanc. Par contre ce qui m'a vraiment dérangée, et qui dérangera probablement tous les francophones qui regarderont cette série en VO, c'est l'actrice qui joue Marie-Andrée Leclerc. Elle n'est pas mauvaise actrice, c'est vrai qu'elle ressemble assez à la vraie Marie Andrée, mais honnêtement, on ne comprend rien quand elle parle français et on ne peut plus se concentrer sur l'histoire. Je doute pas qu'elle ait fait de son mieux hein, mais franchement, je préfère les scènes où tout le monde parle en anglais, car là c'est pas crédible du tout... Mais hormis ce petit soucis, elle joue bien la compagne fragile et fascinée, quasiment sous l'emprise de Sobhraj. Et enfin j'ai bien aimé le personnage de Knippenberg et sa ténacité parfois naïve.
Pour résumer, c'est une bonne série qui se regarde bien, un peu dans le genre "Arrête-moi si tu peux" avec un escroc intelligent qui arnaque son monde sans la moindre difficulté.