Un format mini-série plus approprié qu’un simple film pour retranscrire les nombreuses péripéties de la célèbre odyssée de Jules Verne, et même ainsi le rythme des épisodes est très soutenu afin de pouvoir tout caser. On ne s’ennuie donc pas un instant en suivant ce voyage coloré au pays des clichés géographiques aussi enchanteurs que caricaturaux, le charme du vintage en plus. Le choix du futur agent 007 Pierce Brosnan dans le rôle de Phileas Fogg n’était pas une évidence mais la classe naturelle de l’acteur se conjugue parfaitement au flegme britannique du personnage. Il joue une sorte de vieux garçon qui va peu à peu s’ouvrir au monde en même temps qu’il le parcourt, une évolution assez convenue qui vaut surtout pour les oppositions de style cocasses entre les personnages hauts en couleurs et les mœurs locales.
Les références comiques à des figures historiques ou scientifiques de l’époque participent à l’ambiance bon enfant qui se dégage de l’ensemble. Les retours récurrents à Londres censés faire office de rappels concernant l’enjeu de cette course contre la montre en 80 jours n’apportent aucune espèce de suspense, la série détourne la chose en jouant du décalage horaire qu’ont les dépêches arrivant en Angleterre afin d’aborder les scènes en question de façon amusante et c’est plutôt réussi. La princesse indienne apporte un regard critique assez anachronique sur le colonialisme occidental des pays traversés, comme si les scénaristes s’étaient servi du personnage afin de dispenser une morale qui pourrait les dédouaner le cas échéant. Le reste du casting pléthorique représente tout autant que l’exotisme de carte postale l’une des curiosités de cette série à grand spectacle, on est dans un mélange improbable allant de Christopher Lee à Arielle Dombasle en passant par Peter Ustinov ou Jean-Pierre Castaldi !