Un tour du monde de l'amitié

À tous ceux qui hurlent que ce n'est pas une adaptation fidèle, qui notent la série sans prendre la peine d'aller plus loin que l'épisode un ou deux et demandent aux autres de passer leur chemin... abstenez-vous.
Je peux comprendre que cette série ne soit pas pour tout le monde, mais la juger sur deux épisodes c'est passer complètement à côté de ce qui fait la force de la série et de l'histoire.

Non, ce n'est pas une adaptation fidèle du tout. Ce n'est même pas une adaptation, c'est une réécriture moderne totale et complète, qui ne garde du matériau original que l'idée, le trajet effectué et les deux personnages principaux en les remaniant beaucoup, pour notre plus grand plaisir.
La force de la série repose en effet d'abord sur ses personnages principaux qui, s'ils sont adorablement détestables au début (à l'exception de Passepartout), deviennent des plus attachants avec l'avancée de la série, leur amitié se développant avec les épisodes, avec ses hauts et ses bas.
Les épisodes montent graduellement en intensité et en qualité et on atteint dès l'épisode 3 un très bon rythme de croisière. L'épisode 4 nous offre des scènes magnifiques et des discours franchement émouvant et la suite continue très bien sur sa lancée pour exploser dans un final des plus touchants qu'il m'ait été donné l'occasion de voir.
C'est également une série profondément ancrée dans ses valeurs, le féminisme et l'anti-colonialisme transpirant dans presque tous les épisodes, tandis que l'exotisme "sauvage" de Jules Verne est remplacé par un respect des cultures locales opposé à l'irrespect (voire la sauvagerie, ironiquement) des Anglais. La mésinformation, le racisme et le machisme en prennent aussi pour leur grade.

Une histoire et un voyage d'abord centrés sur l'amitié et la découverte de soi, touchante et juste.
Je recommande chaudement.
(Et j'admets que les deux premiers épisodes sont les plus faibles de la série, sympatiques mais sans plus.)