Bienvenue chez les fous : un départ prometteur

Plongée en eaux troubles entre folie et réalité, entre norme et résistance, dans l'univers des X-Men. Un premier épisode plein de promesses, entre légendes Marvel et univers FX.

Il est souvent difficile de se faire une opinion dès le premier épisode d'une série. Manque de bol, le dernier opus de Marvel ne sort pas sur Netflix : raté pour le binge watching. Pourtant, on peut dire sans se tromper que ce premier épisode a un gout très prononcé de "reviens-y". Pis, les méandres psychotiques dans lesquels il nous plonge créent dès le départ une potentielle addiction risquée pour votre temps de cerveau disponible.

Le cinéma est friand de scénarios où se mêlent réel et fantasme, réalité et hallucinations. Peu de séries avaient jusqu'ici franchi le pas, mais l'univers des comics et des super-héros est - comme souvent - plus propice aux entrées dans des matières difficiles.

Nous voilà donc accoquinés d'un jeune homme prisonnier de ses psychoses, dangereux pour ses proches et pour lui-même. Enfermé depuis 6 ans dans un hôpital psychiatrique au design sorti tout droit d'années 70-futurisées, on le découvre soumis à une lobotomie chimique. La médication, sur laquelle s'attarde la caméra, est une camisole pharmaceutique aveugle qui ne laisse aucune place à la personnalité des patients. Un univers carcéral et normatif, oppressant comme seul un Asylum de comics sait l'être.

A ce stade, David Heller (héro de Legion, plus grand mutant de l'univers qui s'ignore) est coupable de sa supériorité. Prisonnier de pouvoirs qu'il ne comprend pas et est incapable de contrôler, la seule solution que la société étriquée dans laquelle il évolue est en mesure de lui proposer est... l'enfermement à vie et le bannissement de la société. Vous la sentez poindre la critique sociétale ?
Mais à force de tortures psychiatriques, il faut bien l'avouer, le patient éprouve quelques séquelles... et difficile de démêler le réel de ses hallucinations.

Sans vouloir vous spoiler, il ne se passe rien de plus dans ce premier épisode que ce qu'en donne le synopsis mais c'est la mise en scène, la mise en jeu, et l'atmosphère qui vous emportera (ou vous dégoutera, selon vos gouts). Les fans de la BD devraient y retrouver leurs petits, les amateurs de Trainspotting y retrouver des clin d'oeils et sensations, et les afficianos des séries renforçant le conspirationnisme et les jeux d'illusions du type 6e Sens ou Armée des 12 singes aussi. Car oui, de clins d'oeil à la culture pop il est très largement question et c'est bien ce qui fait de Legion une gourmandise SF à ne surtout pas rater.

Dans une semaine, il sera temps de savoir si l'impression première se confirme et si FX vient de lancer la bombe mutante de 2017... Wait & see !

UPDATE après 4 épisodes:
Promesse tenue ;)

UPDATE en fin de visionnage :
8 épisodes, ce n'est VRAIMENT pas assez