Les 12 Coups de Midi, c’est un peu comme si tu te retrouvais dans une fête foraine où chaque question est un stand de tir, sauf que les fusils sont remplis de confettis et que le suspense n’arrive jamais vraiment à décoller. Le concept est simple : des candidats répondent à des questions pour gagner de l’argent et des cadeaux, mais à la fin de l’émission, c’est souvent la répétition des mêmes blagues et le sourire forcé qui te restent en tête.
Le maître de cérémonie, Jean-Luc Reichmann, est une machine à sourires, toujours impeccable, avec un enthousiasme si débordant que tu te demandes s’il ne cache pas un booster d’énergie quelque part sous sa veste. Il est l’âme de l’émission, mais aussi parfois son fardeau. Parce qu’à force de voir son visage tous les jours à midi, il y a des moments où tu te demandes si tu es là pour les questions ou juste pour le spectacle de Jean-Luc qui rebondit sur les réponses comme un trampoline humain.
Le principe de l’émission ? Des candidats, souvent un peu maladroits ou timides, qui tentent de répondre à des questions de culture générale pendant que le public se réjouit d’un suspense… qui peine à arriver. Chaque tour, chaque question est ponctué d’une mécanique bien huilée mais un peu trop prévisible. Tu devines déjà quelle blague va suivre, quel effet sonore va retentir, et surtout, quel moment d’auto-célébration va survenir quand le "Maître de Midi" en titre parvient à garder sa place une journée de plus.
Les questions elles-mêmes sont un mélange entre des choses que tout le monde sait (ou devrait savoir) et des questions improbables où tu te demandes si même Google aurait pu te donner la bonne réponse à temps. Le tout est présenté dans une ambiance survoltée, mais parfois, cette énergie semble décalée par rapport à l’enjeu réel. On parle de quelques secondes d’hésitation pour savoir qui était le roi de tel pays en l’an mille, avec des musiques dramatiques en fond comme si c’était la question de l’année.
Et puis, il y a l’Étoile Mystérieuse. Ah, l’Étoile Mystérieuse. Ce carré géant qui se dévoile petit à petit à chaque émission, et qui finit par révéler la photo d’une célébrité. En théorie, c’est un moment de suspense haletant, mais dans la pratique, c’est souvent une épreuve de patience. Les candidats passent des semaines à tenter de deviner la star cachée, et quand enfin elle est révélée, tu te retrouves à lever les sourcils en te demandant pourquoi tout ça était si… long. Le problème, c’est que ce gimmick, qui pourrait être excitant, est étiré comme un chewing-gum, et finit par perdre tout son charme au bout de la énième émission.
Côté candidats, tu trouves de tout. Certains sont là pour le fun, d’autres pour la gloire de répondre correctement devant la France entière. Mais beaucoup semblent pris dans le même moule : des personnages sympathiques mais qui peinent à sortir de la banalité. On s’attache à certains champions qui reviennent jour après jour, mais une fois qu’ils partent, on oublie vite leur passage. Et le cycle recommence, comme une machine bien huilée, mais sans grande surprise.
Visuellement, l’émission est une explosion de couleurs vives, comme si quelqu’un avait mixé toutes les boîtes de peinture d’un magasin de jouets. C’est flashy, ça scintille, et ça capte l’attention… pendant un moment. Mais après plusieurs épisodes, tu commences à sentir que tout ce clinquant est là pour masquer un certain vide. Un peu comme si on te servait un gâteau gigantesque, mais qu’à la première bouchée, tu découvres qu’il n’y a que de la crème et pas de vrai gâteau à l’intérieur.
En résumé, Les 12 Coups de Midi est une émission qui tourne comme une horloge bien réglée, mais sans surprise ni frisson. C’est l’équivalent télévisuel d’un repas de midi devant la télé, où tu regardes sans vraiment t’impliquer, où tu ris peut-être une fois ou deux, mais où tu te retrouves à chercher ta montre, en attendant que ça finisse. Si tu cherches une émission légère pour occuper ton cerveau entre deux bouchées de sandwich, elle fait le job. Mais si tu attends un peu plus de tension, d’originalité ou même de folie… tu risques de finir par regarder les publicités avec plus d’intérêt que le jeu lui-même.