Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait une critique et j’en ai jamais fait d’une œuvre que je considère culte et qui est si chère à mon cœur donc vous foutez pas de ma gueule. Et puis c’est d’actualité avec la sortie de Baby Driver.
Je parle très peu de cette série même si elle a été très importante pour moi. J’avoue je l’avais un peu oubliée et quand je cite le travail d’Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost, je parle toujours de la trilogie Cornetto. Je l’ai vue il y a longtemps, avant de me construire une bonne culture ciné et j’avais été attirée par les acteurs et les relations entre les personnages. En la revoyant, j’ai pris la mesure de la qualité de cette série.
Pour les non-initiés, c’est une série britannique (oui je sais ce n’est pas surprenant) de 1999 de deux saisons de sept épisodes chacune. Elle a été écrite par Jessica Stevenson et Simon Pegg à leurs débuts et réalisée par Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim vs the world). Ils avaient la vingtaine, aucune expérience d’écriture de sitcom, très peu de budget et des acteurs inconnus voire amateur pour Nick Frost.
Le postulat de départ c’est deux jeunes qui prétendent être en couple pour avoir un appartement à Londres. Très vite toutefois ce n’est plus important. La série a ce côté absurde si britannique mais tout en restant accessible et ancrée dans le monde réel. Mais ce qui a vraiment rendu cette série culte pour de nombreuses personnes ce sont les références. Je pense que la comparaison actuelle c’est Community qui est à mon avis très inspirée de Spaced. De Shining à Pulp Fiction en passant par Buffy et Star Wars, les clins d’œil sont plus ou moins subtils mais jamais forcés, ils ont du sens dans le scénario. Il n’y a pas de grand thème dans Spaced, il n’y a pas de morale, c’est juste la vie. C’est, à mon avis une des premières séries à apporter ce concept télévisuel, vu et revu à l’heure actuelle, des jeunes vingtenaires bloqués entre l’adolescence et la vie d’adulte.
En 2017, le choix des séries est infini et on ne compte plus les séries sur les jeunes adolescents ou jeunes adultes qui nous matraquent la pop culture comme un argument de vente. Riverdale, Orange is The New Black, Stranger Things (on notera beaucoup de séries Netflix) The Big Bang Theory, les séries Marvel et DC Comics, le revival de Gilmore Girls et bien d’autres. J’en suis la première cliente si un personnage fait référence à Buffy, à Harry Potter ou à Chandler j’en suis absolument ravie. Cependant ça sonne souvent faux en comparaison de séries comme Spaced ou Community, plutôt que d’être dite par une phrase d’acteurs, la référence sera montrée par un effet de caméra ou un personnage mais la source de l’hommage sera très rarement citée. Ainsi une personne qui n’a pas la réf ne se sent pas isolée et confuse. C’est la base d’un produit de fiction, une action en dit plus qu’un dialogue sur un personnage.
Bref bien qu’elle ait ses défauts de « première » série, c’est aussi ce qui fait son charme. Elle a inconsciemment réveillée ma passion pour la pop culture avant Community et the IT Crowd, j’adore ses acteurs, son style, sa haine contre la Menace Fantôme et je la chéris comme un kebab un lendemain de soirée, c’est pour ça que je n’en parle pas beaucoup et que je ne la recommande pas.