La série ado-drama-éducative à l'époque des eighties.

Degrassi Junior High et Degrassi High ... Aaaaah ... l'une de ces séries des années 80 où le monde devenait celui dans lequel nous vivions, mais où les moeurs n'étaient pas encore les mêmes, ni la technologie. Pas d'internet, pas de téléphone portable, et un rapport différent au sexe, ou aux maladies tel que le SIDA. Regarder cette série, c'est replonger à une époque pas si lointaine, où les choses étaient différentes, et les mêmes.

Qu'en est-il de cette série ? Elle existe toujours sur Netflix, accueillant de nouveaux élèves, et mettant en scène les nombreux problèmes de la vie de tous les jours. Ces problèmes, nous les retrouvons à travers les nombreux élèves qui parcouraient les couloirs de Degrassi, ce lycée canadien. La série a pris un coup de vieux, que ce soit par le building exploré par les élèves, la qualité d'image des épisodes, ou le look de chacun des protagonistes qui témoignent de ce que c'était qu'être grunge aux années 80. Dans le fond, la série possède toutes les qualités qui fait son charme. Sur cinq ans plus un film, nous voyons des élèves de 13-14 ans grandir et évoluer jusque la sortie de l'établissement. Chacun d'eux explore l'adolescence avec plus ou moins de facilité, faisant face aux tracas du quotidien, ou aux possibles drames que peuvent traverser un enfant. Le premier épisode parle de l'image de la femme à travers une élève charmant les garçons, et se laissant embrasser pour devenir présidente de l'école, quitte à trahir celle qui la soutient la plus. Oui, des tracas du quotidien. Mais pris au sérieux par ces élèves qui nous amènent à voir ce pourquoi cette série existe. Parler aux enfants, et leur proposer des choix, et des solutions face au monde qui les attend.

Certains problèmes ne changent jamais et se retrouvent encore dans les séries actuelles tel que les parents violents ou alcooliques, le fait d'être un enfant adopté, ou esseulé, vivre avec des parents séparés, être un mère adolescente, souffrir d'anorexie, ...

D'autres appartiennent véritablement aux années 80 et surprennent par leur traitement moderne de chacun d'eux. Je parle ici de l'avortement, qui était encore mal vu à l'époque, et le poids de la culpabilité pour celle qui décide de passer à l'acte, ou celle accompagnant la personne. La question du SIDA, et la manière dont les personnes touchées vivent dans la crainte du regard des autres. Le sexe semble ici encore un sujet très tabou, pourtant exploré à maintes reprises, mais rarement consommé, ou très tardivement. Ici, les élèves qui cherchent à avoir des relations sexuelles, se posent de nombreuses questions, ou agissent parfois très maladroitement. Le rapport homme/femme également reste très patriarcale, bien que de nombreux personnages de femmes fortes se défendent de l'assujettissement auquel elles sont subies.

Quand aux personnages, ces derniers sont dignes des nombreuses saisons de Degrassi. Nous pouvons aller de la haine à l'amour en suivant ces gosses qui, d'épisode en épisode, font parfois de bons, ou de mauvais choix, en fonction des circonstances. Rien n'est jamais blanc, ou noir dans cette série, et c'est ce qui est bon, et réaliste. Souvent exagéré, mais toujours sensé, les étudiants se confrontent et se soutiennent, et grandissent d'épisode en épisode. Il est d'ailleurs amusant en fin de série, de voir à quel point certains des élèves ont évolué, comparé à d'autres.

Bref, cinq saisons old-school, sans mauvais jeu de mot, emplis de nostalgie et de bons sentiments. Une série qui n'hésitait pas à briser les tabous, en parlant de sexe, de viol, de drogue, d'accident, de maladies, de questionnements incessants, afin de répondre aux questions de spectateurs adolescents, ou enfants, qui n'avaient peut-être pas accès aux réponses autour d'eux.