L'anomalie du paysage des Shonen. Un humour inexistant, un récit dramatique où les héros pleurent fréquemment, une toile de fond mythologique parsemée de tyrannie divine et de cupidité humaine, autant d'éléments qui confèrent à Saint Seiya une atmosphère plus pesante que dans les habituelles productions du genre. Une gravité qui persiste à faire fuir les spectateurs coutumiers de la légèreté décomplexée de Dragon Ball et autre One Piece mais qui continue d'enflammer l'engouement des fans.

Soutenue en permanence par une incroyable bande sonore où les compositions d'un Seiji Yokoyama au sommet de sa créativité amplifient la rage de vaincre des seiyus endiablés, la série bénéficie aussi par moments d'une mise en scène d'une grande inventivité parvenant à compenser l'animation minimaliste. Si la transposition du récit de Masami Kurumada s'est faite dans la douleur durant l'arc des chevaliers d'argent aboutissant à un récit bordélique et incohérent, l'intrigue de la série animée se rattrape dans le chapitre inédit d'Asgard dont la portée mélancolique et la mythologie employée confèrent une âme particulière à cette épopée.

Saint Seiya est bien au final la kryptonite de mon esprit critique, l’œuvre dont tous les défauts me sautent directement aux yeux en piétinant l’exigence de mon analyse mais qui me paraissent tellement secondaires face aux sentiments qu'elle me procure, bien loin en réalité de ses qualités réelles. Ai je regardé d'autres séries une dizaine de fois? Ai je écouté aussi souvent les OST d'un autre univers? Ai je attendu avec autant d'impatience la suite d'une autre série animée? D'une certaine manière, Saint Seiya est bien parvenu à faire enflammer mon cosmos, me faisant quitter toute raison pour simplement me plonger dans l'immersion de cet incroyable univers aussi bourré de défauts que généreux dans ses émotions. Et parce que c'est véritablement un univers à part dans mon affection personnelle, vous ne devez pas juger cette note en comparaison des autres œuvres de leurs médias respectifs mais juste comprendre qu'il s'agit juste de mon sentiment sincère.

Peu m'importe la répétition des combats, je ressens leur dimension épique et chevaleresque. Peu m'importe la redondance et les incohérences du scénario, je ressens sa portée dramatique et émotionnelle. Peu m'importe au bout du compte la qualité objective de cet univers, je me laisse porter par son imaginaire.
Leon9000
8
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le 27 oct. 2013

Modifiée

le 29 avr. 2014

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Leon9000

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