Ami cinéphile, si en entendant parler du « nouveau Game of Thrones » et en regardant le trailer des Chroniques de Shannara tu t'es demandé si tu n'avais pas fait une faute de frappe dans le nom, ne passe pas ton chemin pour autant ! Car si le nanardophile qui sommeille en toi espère secrètement voir un jour le fils que Xena la guerrière aurait eu avec Donjon et Dragon (le film), eh bien te voilà comblé !
Ça commence fort : des CGI d'un jeu vidéo des années 2000, un plan sur Minas Tirith en moins bien, la princesse un peu rebelle qui veut être une guerrière qui s'entraîne pour une épreuve complètement débile qui va désigner les "élus"... puis une stock music d'héroic fantasy tellement lambda qu'au bout de deux accords on a deviné les deux suivants (et derniers)...
Mais, ami narnardophile, si tu as été convaincu par les 5 premières minutes mais que tu as peur que l'équipe ait eu du mal à renouveler sa nanardise, sache qu'il n'en est rien ! Tous les clichés possibles y passent les uns après les autres : le type super fort, capuchonné, l'air méchant, qui arrive dans la salle du trône et... et PAF en fait c'est un gentil ! (si si c'est encore légal en 2016, la loi n'a pas encore été votée) ; l'ado looser qui découvre que ses paysans de parents lui ont en fait donné en héritage le fait d'être le beau gosse qui sauve le monde ; le personnage qui a dû inspirer Magneto dans X-Men: « ah que ne suis-je secrètement en manque d'amour et déçue par cette humanité qui ne m'aime pas assez, je sens la méchanceté poindre ! » « mais si on t'aime » « ah cool ! j'arrête d'être méchante alors ! » ; la forêt d'un kilomètre carré où tout le monde se croise tout le temps ; les méchants qui tiennent les gentils en joue pendant une heure pour leur raconter leur plan maléfique, et PAF, les autres gentils arrivent juste à temps pour tuer les méchants ! Et bien d'autres, la liste serait beaucoup trop longue, et je ne voudrais pas te spoiler leur jouissive découverte !
Mais une des grandes qualités de la série est tout de même de surprendre par son manque d'imagination : quand certains clichés sont trop gros (le fils du roi en manque de reconnaissance qui aimerait bien s’asseoir sur le trône pour régler ses problèmes d'érection), 3 épisodes plus tard on a toujours tendance à se dire « ah tiens, là je parie qu'en fait il va y avoir un twist, ce serait trop gros sinon »... Eh ben NON ! que nenni ! pas de twist ! Des dénouements téléphonées se déroulent sur une musique cherchant à appuyer l'effet de surprise devant nos yeux ébahis : « mais... mais c'est vraiment ce que tout le monde a deviné depuis 3 épisodes ??? » Eh bien oui, et ça c'est beau, on a presque la larme à l'œil devant une série qui arrive à tenir son premier degré nanardesque tout du long... Et je ne parle pas des cliffhanger putassiers systématiques ou de la catastrophique direction d'acteurs (assez catastrophiques eux aussi)...
Bref, ami nanardophile, j'espère t'avoir convaincu que si Les Chroniques de Shannara ne joue pas dans la même cour que Game of Thrones, il n'en est pas moins tout à fait jouissif et recommandable !