La série Les Derniers Jours de Ptolemy Grey nous vient de monsieur Walter Mosley, écrivain ayant pondu le roman du même nom en 2010, et adapté à l'écran par Apple TV. Cette histoire met en avant la difficulté de se faire une place dans un monde désorganisé, oublié, où la beauté et le rêve nous touche par endroits et par moments comme le malheur et le cauchemar. Les personnages de Robyn, de Reggie, de Coydog sont tous confrontés à ces difficultés, mais c'est surtout le cas du personnage principal, Ptolemy Grey.
Ptolemy est un homme de 91 ans atteint de démence vivant seul dans un appartement encombré et infesté à Atlanta. Il est harcelé par un toxicomane de son quartier. Sa seule liaison avec le monde extérieur est son grand neveu Reggie qui passe de temps en temps. Reggie est son roc. Sans trop qu'il s'en rende compte, ses visites rythment sa vie et offrent un semblant d'ordre dans un quotidien d'anarchie et d'amnésie. Des événements que je ne vous décrirais pas ici donneront l'occasion à Ptolemy de se confronter à son passé aux allures volatiles mais aussi à son présent.
La série est un regard intelligent, réaliste au possible, sur la vie d'un homme qui a tout perdu, et qui se bat pour retrouver sa dignité. La performance de Samuel L. Jackson est tout bonnement scotchante, mais on ne peut résumer la série à son seul personnage. Cette série nous laisse entrevoir un cercle inachevé d'amours et de désespoirs à travers les points de vue de ses personnages, tous plus émouvants et réels les uns que les autres, luttant pour leur dignité dans un monde hostile voire étranger. De la musique à la cinématographie, à la structure narrative, à ces interprétations, tout est non seulement maîtrisé artistiquement, mais tout est fait intelligemment, sans excès. Les six épisodes suffisent à nous faire passer un message simple mais fort sur les relations humaines et la dignité de l'homme.
Une série poignante à voir et (si possible) à partager. Du grand art !