Cette critique ne va pas être objective, autant l’avouer : je n’arriverai pas à l’être malgré de gros efforts.
Il fut un temps, j’ai lu les trois premiers tomes de la saga, je ne m’en souviens pas parfaitement mais assez tout de même. J’ai également vu le film que j’avais adoré à l’époque, et que j’apprécie toujours pour ce qu’il est : une bonne adaptation grâce à changement scénaristique qui collait parfaitement à son support.
Ici, le support a changé : une série. Et ce fut impossible de la regarder sans avoir le film en tête.
Là où le film m’avait entraînée dans les aventures des orphelins, la série a réussi l’effet inverse : je me suis ennuyée à mourir. Le rythme étant ponctuellement saccadé par l’auteur, Snicket, et ses phrases humoristico-caustiques bien souvent inutiles voire de trop. C’est là qu’on réalise que tout n’est pas adaptable : ce qui marche dans un livre ne rend pas à l’écran. En tout cas pas de cette manière là.
Alors que ça aurait pu être la seule fausse note de cette série, tout est fait pour qu’on ne rentre pas dans l’histoire, du moins en tant qu’amateur des livres et du film.
Graphiquement parlant, cela ne dépasse pas le film. Jamais. Et c’est triste. Était-ce voulu ce travail grossier sur les images de synthèse “en veux-tu ? en voilà !” ? Aucune idée, mais ça ne rendait pas la chose plus burlesque comme souhaité, juste moche. Triste. Les décors ? Vous avez la même chose voire mieux dans le film. Pareil pour les effets spéciaux, à croire qu’ils ne se sont jamais décidé s’ils voulaient du farfelu ou être plus basique. (Entre la vipère totalement traditionnelle et le bébé qui ronge bizarrement…. choisissez votre camp).
Ce problème, on le rencontre à nouveau avec les acteurs. Tout du long, j’avais la sensation d’être face à des personnes qui se retenaient :
Les orphelins se retenaient d’être plus humain. Klaus qui ne s’énerve pas vraiment, aucune complicité, ils sont juste là et on se demande parfois pourquoi. Où sont passés les orphelins débrouillards qui déjouent les adultes ? Ici, ils se font aidés en permanence par une organisation que les réalisateurs ont dû mettre beaucoup trop tôt dans le seul but d’éviter la redondance des trois premiers tomes…. Malheureusement, ce fut bien raté.
Olaf qui se retient…. d’être Olaf ! Là où la prestation de Jim Carey était époustouflante (selon moi), notre nouveau Olaf est lui victime d’une piètre performance. Aucune expression faciale, à croire qu’il était botoxé. Pas drôle une seule fois, ne provoque rien à part un terrible malaise tellement il est mauvais. On a échangé un Olaf malsain, frappé mais attachant malgré nous par un vilain traditionnel sans aucune répartie ou folie digne de ce nom.
Quant aux autres, et bien du pareil au même. Toujours la même rengaine. A vrai dire, je n’ai pu apprécier que Monty. Le reste étant soit dans la demi-mesure, soit à se donner des facepalm à répétition tant les interprétations sont à côté de la plaque (Big up à la tante Josephine, personnage le plus agaçant et criard possible, j'ai souhaité sa mort tout du long....Reviens Meryl Streep).
Il ne faut pas oublier que 3 tomes ont été adapté en un film d’1h40. Ici, on traine en longueur. Je n’ai pu m’empêcher de ressentir un forcing de la part du réalisateur pour ne pas coller au film. Alors que le début laisse présager que ça va coller aux romans, on voit l’intrigue se modifier. Des éléments absolument inintéressant s’ajoutent une minute sur deux pour du pur remplissage semblable aux fillers de Naruto (comprendra qui pourra).
Alors, était-ce un mauvais choix de format ? Je le pense. Si on enlève le superflu qui tue le charme qu’aurait pu avoir cette série, je n’en vois pas le mal. J’aurais nettement préféré quatre épisodes d’une heure mais bien ficelés que des ajouts bancals inutiles et qui trop souvent cassent le rythme.
En bref, je n’ai pas accroché. Et c’est assez dingue. Car il faut être franchement fort pour faire détester une intrigue dans une série alors qu’elle fut appréciée ET dans un film ET dans des livres. Pour ça, ils ont tout mon irrespect.
Pour la suite, prions pour que le réalisateur aie une poussée de bon sens durant la nuit afin de nous éviter cette désastreuse horreur audio-visuelle dans une seconde saison.