Si on doit rester le plus prosaïque possible face à cette série de faux mini-documentaires sur des situations surnaturelles, on dira simplement que c'est une bonne façon de démontrer la force des images lorsqu'on essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et qu'il est par conséquent crucial de veiller à avoir un esprit critique vif pour ne jamais rien gober d'un seul coup. À regarder et à se faire expliquer de préférence quand on est enfant (je suis certain que si je les avais vus quand il me restait encore des dents de lait j'aurais flippé comme jamais).
Maintenant l'aspect que j'ai aimé dans ces petites histoires tient surtout dans les petites astuces narratives employées pour nous donner envie d'y croire. En rapport à ça je vais me servir de la théorie de Tzvetan Todorov, décrite dans un bouquin que je recommande trèèèès très fortement. En gros ça nous dit que pour créer du fantastique, il faut des événements irrationnels qui ont lieu dans un environnement qu'on nous donne comme parfaitement rationnel et réel, et que mis devant ces faits, le lecteur ou spectateur doute. Or, ces Documents interdits, si on fait un peu l'effort de se mettre dans le récit, ont quelques unes des qualités qu'on demande de la part des œuvres fantastiques ! Un aspect "found footage" qui écarte la sensation d'une œuvre de fiction, et des phénomènes présentés comme surnaturels qui n'en font pas des caisses dans leurs effets.
C'est pour ainsi dire un chouette travail qui mêle à la fois une bonne expérience fantastique toute simple et une réflexion sur notre regard critique face aux images. Vraiment, c'était cool !