Des séries policières, il y en a quantité. Wallander ne déroge pas aux règles du genre: un acte criminel, s'ensuit une enquête pour la détermination du coupable.
Des séries sur la police suédoise, il y en a moins. L'intérêt de cette série vient principalement de là. La Suède c'est paradoxalement exotique. La nature à perte de vue, le quasi désert urbanistique au style architectural marqué et la faible population, ça marque autant que les fourmilières grouillantes des commissariats us, britanniques ou français auxquelles on est habitué jusqu'à l'overdose.
En Suède tout semble aller plus lentement, tout semble plus grand, plus vide, les longs trajets en 4x4 pour se rendre d'un point à un autre au grès des indices, ces immenses étendues sauvages, ces gens tout en retenue, seuls les crimes sont aussi atroces qu'ailleurs, une référence universelle ?
Kurt Wallander est à l'image de son environnement, rude, écorché, difficilement appréciable car difficilement atteignable. Cette retenue qui se brise parfois créée une distance avec le personnage, tous les personnages même. Ils n'en restent pas moins fascinants.
L'autre point fort de la série sont les enquêtes, le crime initial est comme le sommet d'un iceberg, un arbre qui cache toute une forêt. L'enquête débouche sur du gros gibier d'autant plus surprenant qu'il n'y a rien de spectaculaire, juste une succession d'éléments qui dressent un tableau final complexe et fouillé.
Le seul hic à cette série, c'est la sonnerie du portable de Wallander, il sonne toutes les 10 minutes ou presque, et la musique envahit l'espace, atroce et horripilante. Ca gâche tout.