Je pensais n'avoir pas connu pire que Les Experts : Miami. I have never been so wrong.

Je viens de voir le premier épisode de la nouvelle franchise des Experts. Après Las Vegas, Miami et Manhattan, voici Cyber ! Nous suivons les aventures de l'unité cybernétique du FBI, commandée par Patricia Arquette, une Horacio Caines sans les lunettes de soleil et les punchlines badass (cette série me fait apprécier Les Experts : Miami. Oh mon dieu). Me voici devant l'épisode pilote. Faut me motiver à suivre la série : il va falloir balancer du lourd.

Je veux tout, tout de suite et ici.

Le principe est simple : tout est connecté. Tout ce qui vous relie au grand réseau mondial est susceptible d'être piraté et utilisé contre vous. Pas seulement les portables ou les ordinateurs mais aussi les... Caméras de surveillance de bébés ! Un message anxiogène qui nous rappelle que les grands méchants nous volent nos enfants. Je trouve ça un peu faible tout de même. Je regarde NCIS Los Angeles, je suis habitué aux terroristes qui veulent nucléariser la côte est tous les jours. Alors un rapt de bambin, ça manque d'enjeu. Mais allons-y : l'équipe en charge de l'affaire reste classique mais efficace. Il y a un gros (c'est cool), une jeunette mignonne qui a pas l'air de faire grand chose et un gamin black. J'y crois pas trop mais j'ai envie de parier sur le gros contre le black pour la conquête de la fille. Que voulez-vous, je suis un incorrigible romantique. Nous verrons bien.

Le pilote est clair sur l'ambiance de la série : rien ne nous sera épargné. On nous balance absolument tout au visage. C'est lourd. Un exemple : on a découvert que les ravisseurs utilisaient une Camaro (donne-moi ton cœur baby, ton corps baby) bleue. Dans une série lambda, on verrait les enquêteurs se rendre sur les lieux où se trouve la voiture. Comment ils ont trouvé l'emplacement ? On s'en fiche. Ce qui est intéressant, c'est l'intrigue, l'avancée d'un suspect à l'autre, d'un rebondissement à l'autre. Dans Cyber, ils tiennent à nous expliquer comment on découvre une Camaro bleue.

Attendez, je vous explique.

Mettons-nous dans la tête des voleurs de bébés. Le but est de rouler discrètement. Ils évitent les virages à gauche car pour tourner à gauche on doit traverser la route, on risque donc un accident qui pourrait faire venir la police. Ils ne prennent pas les autoroutes car en roulant vite, ils attireraient l'attention. Je n'ai pas mon permis mais je sais que ce qui attire l'attention ce n'est pas de rouler vite mais de rouler plus vite que la limitation de vitesse. Après on est aux Etats-Unis, je sais pas. Par instinct de survie, ils chercheront des endroits en hauteur. On apprend à la fin de l'épisode que la chef de l'équipe a une formation de psychologue, tout cela est donc parfaitement logique. Sérieusement, pourquoi nous infliger un raisonnement aussi incompréhensible ? Ils auraient pas juste pu trouver la Camaro ?

Puis enlever un bambin, c'est pas assez ! Dévoilons un réseau secret de vente de bébés volés aux enchères (ça c'est une idée super cool, j'admets). Un petit détour par la société de vente des caméras de surveillance pour bébés histoire de faire remarquer que le problème de protection de ces caméras étaient connus des dirigeants mais que c'est des méchants capitalistes donc ils n'ont rien fait que le vrai méchant se la joue chantage genre « tu nous laisses tranquille sinon on tue le bébé on est méchant greuuuu ». Ils s'en prennent à la super chef, ça devient une affaire personnelle. Et les péripéties continuent, de toute façon les méchants se font arrêter, on sauve l'enfant et on fait une allusion subtile à la mère pour lui faire remarquer qu'on sait que le père ben c'est pas le vrai. La morale est sauve et Patricia Arquette se rappelle au dernier moment qu'elle est flic et pas justicière.

On nous inflige absolument tout. Les résolutions d'énigme, les passages moralisateurs, les regards droits d'une incarnation triomphante de la justice. Une série c'est comme une relation. Pour que cela fonctionne, il faut du mystère ! La colère rentrée des flics de Manhattan, un Grissom qui voit les hommes comme des insectes du coté de Las Vegas... Ici, pas de mystère. Tout est surjoué. Même le passage à la morgue est ridicule, il y a même pas le classique petit vieux qui philosophe sur la vacuité de l'existence en touchant des gens morts.

J'ai pas vu l'épisode 2 mais rien qu'en l'ayant écouté ça n'a pas l'air d'avoir changé. Je vais passer de supers mercredis. Bonne année.