Masters of Error? -Critique de la saison 1/Edition collector-

Toute série d’anthologie est forcément inégale (« Les contes de la crypte » par exemple (1989-1996) avec son lot d’épisodes réussis et désormais cultes qui, au fil des saisons, a vu sa qualité baisser drastiquement si bien que les bons épisodes se faisaient rares dans les dernières saisons). Ce sera forcément le cas ici, projet très excitant et au final très décevant. La première saison est fournie de réalisateurs très talentueux (Argento, Carpenter, Carpenter, Dante,…).


Le premier épisode (« La survivante ») de Coscarelli annonce la couleur et marque des points dès son départ. Celui de Gordon se laisse regarder, avec une inévitable adaptation d’une nouvelle de Lovecraft, réalisé par un fan inconditionnel de son univers. Une resucée moderne de « La maison de la sorcière ». Tobe Hooper rate le coche avec sa « Danse des morts » et nous livre un navet. « Jenifer » d’Argento nous offre son festival de gore et de sexe. Simpliste mais l’amateur sera comblé. Mick Garris, le créateur de la série qu’on ne peut pas vraiment considérer comme un maître de l’horreur (Rien de bien mémorable dans sa filmographie, il a œuvré surtout sur des suites et des adaptations télévisuelles de Stephen King.), donne un peu de fraîcheur avec « Chocolat », en même temps sensuel, original mais aussi peu chargé en contenu horrifique et plus teinté de fantastique et de dramatique. Dante apporte une satire de l’Amérique à travers « Vote ou crève », un épisode politiquo-horrifique avec des zombies républicains. « La belle est la bête » de Landis est quand à lui, une variante du film de loup-garou. Le grand Carpenter évoque un film maudit à travers son « La fin absolue du monde » avec Udo Kier et Norman Reedus. Un des épisodes les plus intéressants de cette saison. Mallone figure parmi d’illustres réalisateurs et n’a pas vraiment sa place ici. Son épisode titré « La cave » est juste moyen et prévisible. « Liaison bestiale » de McKee avait tout pour plaire mais se plante au final avec une créature finalement peu présente, une relation amoureuse prenant le dessus sur l’intrigue et un personnage secondaire insupportable. Larry Cohen nous présente un concept très excitant sur papier avec son « Sérial auto-stoppeur » mais foire complètement. La courte durée ne joue peut-être pas en sa faveur mais nous nous retrouvons affublé d’un sous « Une virée en enfer » au dénouement ridicule. « Les amants d’outre-tombe » de McNaughton se déroule dans un XIX ème siècle dans leque macabre, sexe et gothique se mêlent pour former un épisode efficace. Le dernier métrage, de Takashi Miike est sans aucun doute le plus hardcore, déroutant et borderline de cette saison, voire de toute la série d’ailleurs. L’ésthétisme est réussi mais le métrage ne vous laissera pas indemne, si toutefois vous avez le courage de vous y engouffrer.


Cette première saison est plutôt correcte dans l’ensemble et supérieure en tout points à la seconde saison. Amateurs de sexe, gore et d’horreur, vous serez servis. Certes, les trames sont inégales tout comme la qualité des opus présentés ici. Il existe une saison 1 en édition collector (assez chère et si pas, difficilement trouvable) qui regroupe tous les épisodes, ce qui n’était pas le cas lors de la sortie des épisodes en 2006 qui ont eu droit à leur DVD indépendamment. Quel plaisir de retrouver cette belle édition collector! Chaque DVD propose son lot de bonus très intéressants (Interviews, makings-off, créations des effets-spéciaux, bande-annonces de tous les films,…).


Ainsi, la durée totale du coffret (bonus compris) est de 780 minutes. Chaque DVD contient un minimum de 2H de bonus et il est très plaisant d’avoir autant d’interviews et de contenu riche sur les divers réalisateurs. Tous les DVD incluent donc, outre le film, les bonus suivants (sauf pour » La maison des sévices », malgeureusement avare en suppléments) : « Le travail dun maître » , « De l’écrit à l’écran », « Sur le tournage », « Bandes-annonces des 13 films de l’anthologie », « Partie Rom », « Bonus cachés ». Vous y retrouverez deux langues : Anglais et Français. Quant au format, il est en 16/9 compatible 4/3 avec une image nette. Une belle édition collector que les fans d’horreur se doivent de posséder.


La critique des épisodes de la saison 2 est en cours:


En ce qui concerne la saison 2, elle débute assez mal puisqu’on a droit à un très mauvais « Les forces obscures » de Hooper qui livre ici le pire épisode de la série. Une intrigue floue, une succesion d’évenèments peu comprehensibles qui débouchent sur une fin ouverte catastrophique en hors-champ. Sans queue ni tête. « Une famille recomposée » de Landis est somme toutefois sympathique malgré une conclusion pas forcément attendue mais facile. « V comme Vampire » est quant à lui, décevant et livré par…un réalisateur qui n’a rien de mémorable à son repertoire. Sa place n’est pas ici. « La muse » est une bonne surprise et l’on a le plaisir de retrouver Christopher Lloyd en voisin mystérieux. Holland nous refait « ça » en version d’une heure avec « Pêchés de jeunesse ». Pas original pour un sou mais ça se laisse regarder. « Le chat noir » n’a rien d’exceptionnel. Il reste très classique sur le fond et la forme; il s’agit juste d’une transposition de la nouvelle de Poe dans laquelle le personnage qui a affaire au chat est l’auteur lui-même. (Joué par Jeffrey Combs!) « Mort clinique », par le réalisateur de « Détour mortel » est lui aussi terriblement décevant. Le concept tombe à plat et nous laisse l’impression amère d’avoir perdu du temps.

QuentinDubois
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le 11 avr. 2016

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Quentin Dubois

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