Les Piliers de la Terre par May Blume
La mini-série adaptée de ce gros roman consiste en 8 épisodes d'une cinquantaine de minutes. Je ne me souviens pas assez du livre pour juger de la fidélité de l'adaptation donc je ne peux pas chercher à comparer les deux : je peux seulement dire que dans le livre, Ellen était le personnage que j'avais préféré, et c'est également le cas dans la série : l'actrice est sublime et justifierait à elle toute seule mon envie de voir la série en entier même si je n'avais pas aimé le reste. Dans l'ensemble de toute façon j'ai été satisfaite du casting, je ne connaissais aucun des acteurs qui joue dans cette série mais aucune importance, j'ai justement fait quelques découvertes sympa, notamment Ellen comme je l'ai déjà dit (incarnée par l'actrice Natalia Werner) et le prieur Philip qui est vraiment très choupi, puis j'adore sa voix.
Je n'ai pas non plus les connaissances historiques nécessaires pour juger si la représentation de la vie quotidienne au Moyen Âge est juste (l'action se passe en Angleterre au XIIème siècle) ; à mon avis il ne faut quand même pas trop regarder la série pour ça, même si l'ambiance générale "fait" tout à fait médiévale, tous les personnages me semblent quand même un peu trop propres. Autre bémol à mon goût, les effets spéciaux : c'est pas le genre de détails qui m'importe et en général je suis assez bon public mais là je les ai vraiment trouvés grossiers voire ratés : les scènes de rêves ou flash-back qui sont censées être impressionnantes sont ridicules tellement les effets "flamboyants" sont kitsch, et je n'ai pas non plus du tout été convaincue par tout ce qui concerne le rajeunissement ou le vieillissement des personnages quand on a un saut dans le temps, pour les faire paraître plus jeunes on a l'impression que la peau des personnages a été "floutée" (dans le cas d'Ellen surtout), et simplement ajouter une barbe à un personnage d'allure très juvénile ne lui fait pas paraître 15 ans de plus, faut pas déconner.
Comme dans le livre on peut regretter que tout soit aussi manichéen, du début à la fin il y a d'un côté les gentils qu'on veut voir réussir, de l'autre les méchants qui mettent des bâtons dans les roues des gentils, qu'on aime haïr et qu'on veut voir mourir, et malgré quelques petites trahisons des deux côtés, il n'y a pas de grandes surprises concernant l'évolution psychologique des personnages, qui est assez convenue.
L'intrigue met surtout en avant, à travers la construction (souvent problématique) d'une cathédrale sur plusieurs décennies, les aventures (familiales, amoureuses) des personnages impliqués dans la construction de cette dernière. Parmi les obstacles à la construction, on trouve d'une part une guerre de succession qui n'en finit pas (les conflits politiques nationaux ont une influence plus ou moins directe sur le bon déroulement du chantier - et là au moins je n'ai pas eu vraiment l'impression qu'on prenne vraiment parti, des trucs ignobles sont faits des deux côtés), mais aussi une lutte de pouvoir plus locale entre le prieur Philip et son supérieur hiérarchique, l'ambitieux évêque Waleran. A tout cela s'ajoutent des rivalités / secrets / vengeances personnelles entre d'autres personnages, au final ça donne un cocktail assez intéressant ; malgré toutes les réserves que j'ai émises plus haut, c'est donc quand même une série que j'ai pris beaucoup de plaisir à voir, surtout à partir de l'épisode 5 qui m'a vraiment accrochée, j'ai regardé les derniers épisodes de manière très rapprochée et sans lassitude.