J'ai un peu mauvaise conscience de me plaindre du fait que cette série soit si gentillette quand je râle à longueur d'année que les autres sont trop pessimistes et sombres... mais tant pis, c'est vraiment, vraiment gentillet. A la "Petite maison dans la prairie" gentillet. Je m'explique : la maison March abrite quatre adolescentes nées à 5 minutes d'écart, une mère et une cuisinière, tandis que le père est parti à la guerre (de Sécession). Dans l'Amérique puritaine de la fin du XIXème siècle, le tableau aurait pu être tout sauf riant. D'ailleurs, au village, la misère noire frappe une famille nombreuse elle aussi privée d'homme, donc de ressources. Mais elle ne sert que de faire-valoir à la bonté d'âme de Mme March et se retrouve vite évacuée. D'ailleurs, l'évacuation devient un système tant les personnages et les événements trop urticants quittent rapidement l'écran. Reste un gynécée plein de bons sentiments que les coups durs n'épargnent pas totalement mais qui tient grâce aux liens d'amour qui existent entre ses membres. L'ado ingrate, il en faut bien une, reprend bien vite le droit chemin, la maladie qui frappe l'une des sœurs ne fait que souder davantage la fratrie, et le retour du père n'y change rien, puisque son personnage ne joue absolument aucun rôle et ne bénéficie que de quelques répliques, plus mièvres les unes que les autres. Même la tante acariâtre est contaminée par tant de bonté d'âme, comme si l'innocence des quatre filles March transmutait ceux qui les approchaient. Et que dire des prétendants ? Honnêtes, sincères et aimables, eux aussi sont tirés vers le haut par ce petit miracle familial qui rayonne d'amour à des lieues à la ronde. Bon, au moins, j'ai désormais connaissance de ce qui se cachait derrière ce titre connu. Mais je ne peux pas dire que je sois emballée, j'ai souvent baillé, quand même.