La série documentaire Les Reclus, réalisée par Sandrine Cohen et Claire Marchal, revient sur l’affaire des reclus de Monflanquin, où une famille aristocratique à vécu sous l’emprise d’un manipulateur pendant dix ans.
Si le sujet peut intriguer, son traitement peine à captiver. Le nombre restreint d’intervenants – seulement quatre membres de la famille de Védrines – limite la diversité des points de vue et rend le récit répétitif. Cette impression est accentuée par une mise en scène particulièrement pauvre : les mêmes photos tournent en boucle pendant quatre épisodes, et l’absence d’images des lieux où la famille était recluse laisse un grand vide narratif. Les animations, censées combler ce manque, deviennent rapidement redondantes.
La présence de Jean Marchand, pourtant témoin direct, n’apporte rien de réellement pertinent. Son ton journalistique grandiloquent, enchaînant les phrases pompeuses, donne un vernis dramatique inutile sans approfondir le fond de l’affaire. D’ailleurs, la série peine à justifier la longueur de son format : malgré un parti pris très à charge contre Thierry Tilly, il manque des éléments concrets pour établir son intelligence ou son pouvoir de manipulation. En fin de compte, l’histoire semble moins celle d’un génie du crime que d’une famille aristocratique qui s’est laissé berner, rendant la série longuette pour ce qu’elle a réellement à raconter.
Un documentaire qui aurait mérité plus de nuances et surtout une approche plus immersive, au lieu de s’enfermer dans un carcan visuel et narratif trop limité.