Ce qui est blanc, et beau, et intelligent.
Une ville située au milieu des montagnes, non loin d'un immense barrage, semble complètement coupée du monde extérieur. Rien dans ce qui est raconté ne sort de cette ville. Imaginez l'ambiance. Tout semble blanc. C'est l'effet que m'a fait cette série dans les premiers temps. Quand je dis blanc, ça signifie lisse, arrondi, frais, silencieux. La Bande Originale joue aussi en ce sens, rien qu'à entendre le premier générique, je frissonnais.
C'est une histoire de zombie, donc. Mais ces zombies ne sont pas comme ceux qu'on connaît. Ils ne sont pas putride et menaçant, ils ne veulent pas bouffer de le chair fraîche. Non, on suit des humains en corps et en esprit. Ils veulent juste reprendre la place qui étaient la leur avant de mourir. Je tiens à dire que – malgré la fin étrange – le scénario de cette série me laisse sur le cul. Comment les réalisateurs ont-il réussi à transformer une histoire de zombie en une histoire de la vie. On ne parle plus de morts mais de vies. Chaque personnage, touchant à sa manière, tente de rattraper cette vie qu'il a raté.
Le challenge, à mon humble avis, avec Les Revenants, était d'imaginer des émotions impossibles à imaginer. Imaginez, vous avez deux filles jumelles. L'une meurt et reviens quelques années après frapper à la porte de votre maison. Que ressentez-vous ? Que ressent la sœur restée en vie tout ce temps ? Personnellement, ça m'a retourné. Certes, je suis facilement touché et je pleure comme un bébé au moindre bouleversement tragique. Mais quand même, il y a cette sorte de malaise, de joie, de beauté et d'horreur... Une peinture effectuée sur le support d'un miracle.
Et puis, il y a cette façon de filmer. Ces plans vides et larges. Ces décors froids et rangés. Tout est joliment encadré. Chaque plan est un tableau, non pas dans ce qu'il montre, mais dans ce qu'il suggère. Jamais une inaction n'aura été si significative. Jamais une personne, immobile sur ses deux jambes, devant une maison, n'aura été une image si pleine de sens, si significative.
Les acteurs jouent tous à merveilles. Il y a plus de sens dans chaque regard et dans chaque échange laconique que si les personnages parlaient pendant des heures.
Peu à peu, nous comprenons les revers de chaque médailles. Les destins s'entremêlent et se touchent du bout des doigts. On comprend que tout est lié. Cette série a-t-elle un sens ? Veut-elle nous apprendre quelque chose sur la vie ? Je ne sais pas, ce n'est pas comme ça que je l'ai vue.
Ce que je sais, c'est qu'en regardant, en écoutant, en devinant, j'ai ressenti plus de choses que ce que je ressens dans ma vie de tous les jours. J'ai vu de belles choses, et tout était intelligent. Je ne demande rien de plus à une série.
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