La série se passe dans une petite ville de montagne dominée par un barrage. La ville a été reconstruite après que l‘ancien village a été détruit, 35 ans auparavant, lors de l’effondrement du précédent barrage et noyé sous les eaux du nouveau.
Le film commence par un accident de car qui transportait des collégiens et des lycéens en sortie scolaire. Pour une raison indéterminée, le car quitte la route et tombe dans un ravin : tous ses occupants sont tués.
Dans les scènes suivantes, plusieurs personnes disparues des années plus tôt réapparaissent. Elles ne présentent aucune blessure, n’ont aucun souvenir des circonstances de leur mort ni même aucune conscience d’être morts. Pour eux, le temps s’est arrêté.
La première à réapparaître est Camille (Yara Pilartz), une adolescente victime de l’accident de car en 2008 ; puis c’est le tour de Simon (Pierre Delaitre), un jeune homme qui s'est suicidé en 2002 le jour de son mariage ; c’est ensuite Victor (Swan Nambotin), un étrange petit garçon, assassiné avec toute sa famille, par des cambrioleurs en 1977 ; et enfin Serge (Guillaume Gouix), un tueur en série tué par son frère en 2005 pour l'empêcher de commettre d'autres meurtres.
Tous tentent de reprendre le cours de leur vie alors que d'étranges phénomènes apparaissent : coupures d'électricité, baisse continue du niveau de l'eau du barrage, découverte de cadavres d’animaux qui se sont précipités sans raison et noyés dans le lac, etc.
Alors que chaque vivant réagit différemment au retour parmi eux de ces personnes qu’ils croyaient mortes et que la vie normale tente de reprendre son cours, de nouveaux éléments inexpliqués viennent perturber le fragile équilibre, et le corps des revenants (ou de leurs proches) commence lentement à se dégrader.
La musique lancinante du groupe écossais Mogwai, où plusieurs notes aigrelettes se répètent à satiété, vient ajouter à l’atmosphère étrange de la série.
J’avais vu, sur Amazon, la version anglo-saxonne de la série française, intitulée The Returned avec, en jaquette, la photo du petit Victor. J’ai mis un certain temps à comprendre qu’à l’origine, il y avait eu un film français, Les Revenants, de Robin Campillo (2004), puis une série du même nom, elle aussi française, réalisée par Fabrice Gobert (2012) ; depuis, un remake américain a vu le jour… J’ai trouvé cette série fantastique remarquable et tout-à-fait digne des séries anglo-saxonnes par la qualité de son atmosphère étrange, par ses décors magnifiques, par ses beaux et émouvants acteurs (la jeune Camille – Yara Pilartz - est remarquable, de même que Simon - Pierre Perrier - et, le plus étrange, le petit Victor – Swan Nambotin), par ses dialogues (ou plutôt ses "non-dialogues" car beaucoup de non-dits renforcent l’impression de mystère que l’on ressent, par la musique aigrelette (du groupe écossais Mogwai) que, par moments, l’on distingue à peine tant elle sait se faire discrète. Bref, une grande réussite à laquelle les télévisions du monde ne se sont pas trompées puisqu’elles ont acheté les droits et, pour ce qui concerne les Américains, même entrepris un remake. Une excellente série fantastique française.