Petite révolution dans le désert artistique des séries françaises (à quelques exceptions près), Les Revenants peut se targuer d'être une oeuvre de référence dès sa sortie en 2012, que l'on aime ou pas; on pourrait même aller jusqu'à dire qu'elle a contribué à redorer le blason des productions hexagonales et ainsi ouvrir la voie à d'autres séries ambitieuses depuis.
Mélange de fresque intimiste et de fantastique, nous suivons le récit du retour de ces revenants, leurs histoires et lourds passés respectifs, au sein d'une petite ville coincé au milieu des montagnes.
La première saison est maîtrisée, éblouissante, émouvante, et les différentes intrigues s'entremêlent à un rythme qui participe à un suspense efficace. Certains personnages sont attachants, d'autres carrément flippants, et si on a du mal à deviner les motivations de certains c'est sans doute pour laisser une partie de mystère ou ne pas révéler trop tôt quelques secrets clés. L'ambiance mystérieuse et feutrée de la ville est parfaitement accompagnée par la musique de Mogwai ; la photographie et le cadrage sont du plus bel effet et mettent en valeur les différents lieux (lac, forêt, maisons, ville, etc.).
Après trois années de gestation et une réécriture complète en cours de route, la seconde saison débarque enfin sur nos écrans. On y retrouve la même ambiance, on y découvre des personnages supplémentaires et pas inintéressants, et surtout on y récolte quelques éléments d'explication. Malgré quelques problèmes de rythme dans ce deuxième chapitre et un jeu d'acteur parfois un peu moins convaincant, le final est d'une beauté et d'une maîtrise totale.