Les Soprano est une série d'une grande richesse tant par le nombre de ses personnages que par la multiplicité des intrigues. Plus qu'une plongée au coeur du système mafieux americano-italien, nous assistons à la description de la société nord-américaine et à des problématiques qui trouvent encore un écho aujourd'hui (drogue, homosexualité, racisme, troubles d'alzheimer...). C'est donc aussi bien une série sociale et dramatique que policière.
Cette série serait toutefois banale sans les acteurs qui la constituent. James Gandolfino, hélas disparu en 2013, est impressionnant dans ce rôle double à la fois chef de sa famille au sens propre puis chef de sa famille au sens figuré (le Milieu). Gandolfino incarne un Tony Soprano déprimé, inquiét, sur ses gardes mais aussi parfois cruel, grossier, violent et cassant, qui trompe sa femme avec tout ce qui passe y compris
une Russe unijambiste.
Un vrai Chef serait-on tenté de dire.
Les autres acteurs récurrents sont très bons et on remarquera au passage les guest-stars comme Burt Young ou Robert Loggia.
Ce "Dallas" façon "Parrain" mérite largement le détour, c'est l'une des meilleures séries américaines que j'ai pu voir ces dernières années.
Le dernier épisode a fait couler beaucoup d'encre mais je pense
que la scène finale n'est en fait qu'un message pour dire à Tony et nous dire à nous téléspectateurs que c'est pour lui le début de la fin de son règne comme le laisse présager plusieurs faits au cours de cet épisode (mort de son beauf, coma pour son lieutenant, un de ses gars le balance au FBI qui va pouvoir lancer des poursuites pour lesquelles il peut finir en taule, enfants qui vivent désormais leur propre vie...)
En tout cas, voilà une série formidable que je n'hésiterais pas à visionner à nouveau. Merci HBO.