Les Soprano
8.5
Les Soprano

Série HBO (1999)

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What do you think dad does for a living ?

Je n'écris jamais de critique. C'est pour les Soprano que je souhaite me prêter à l'exercice.

C'est chose très difficile de mettre des mots sur une œuvre qui touche tant personnellement : j'ai l'impression de l'avoir fait des centaines de fois auprès de mon entourage, auprès même de personnes fraichement rencontrées, dans l'euphorie d'une discussion sur les séries. Mais venu le temps de faire la chose à l'écrit, je ne sais comment m'y prendre.

Il y a à vrai dire bien des choses à dire sur cette série, des qualités à louer : sa réalisation, son rythme, sa bande son et j'en passe. Mais il y a un point sur lequel j'aimerais revenir, car il me semble qu'il échappe à une nouvelle vague de fans arrivés récemment : l'écriture de ses personnages.

De la même manière que la série joue sur la dualité de Tony entre sa vie privée et sa vie "professionnelle", David Chase joue sur une dualité entre attachement et dégout à l'égard de ses personnages. Là réside la vraie force de la série : une ambivalence constante. On ne sait comment se situer vis-à-vis des personnages, jusqu'à en éprouver une certaine culpabilité lorsque l'on se surprend à soutenir l'un des personnages que l'on sait moralement mauvais.

David Chase et les showrunners ne souhaitent pas faire l'éloge du crime et du monde mafieux. L'idée n'est pas non plus d'en faire une critique acerbe. La série dépeint simplement la confrontation et les contradictions entre différents mondes, contradictions se ressentant jusque dans le corps des spectateurs. L'arc de Vito Spatafore (je n'en dirai pas plus) est, à cet égard, le plus éclairant. C'est cet aspect qui échappe à certains fans, cette subtilité qu'ils ne souhaitent pas voir et c'est chose très frustrante. Faites l'éloge du personnage de Tony, mais pas de Tony lui-même (et je vous le dis avec un photo de profil à son effigie...) !

La série gravitant autour de Tony, c'est bien évidemment à lui que l'on pense en premier, mais nombre de personnages sont écrits autour de cette dualité, cette contradiction : Christopher, Carmela, Meadow etc. La série est portée par des acteurs exceptionnels.

Je revisionne très souvent des scènes de la série, série que j'ai déjà regardée plus d'une fois. Je ne cesserai jamais d'en faire les louanges. Les Soprano est mère de la nouvelle ère des séries. Tony Soprano est père de l'antihéros des séries modernes. Tony Soprano est le meilleur personnage de l'histoire des séries. Les Soprano est la série parfaite. Alors comme je dis très souvent à toute personne que je rencontre (à peu de choses près...) : regardez les Soprano.

Rayouk
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le 4 août 2023

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