Moi qui pensais, naïvement, que l'animé Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie était une exception ; quelle erreur ! Les séries bloquées à une seule saison sont légions - que ce soit pour un problème budgétaire ou de popularité - et c'est le cas, enfin je crois (il y a des détails qui ne trompent pas ou alors je ne sais pas mener des recherches), de la série Leviathan: The Last Defense, création de Fantasy Orientale à consonance Fantasy Épique. Concrètement, je demeure sur le même ressenti (à peu de chose près, bien évidemment) qu'avec l'animé précédemment cité, dans le sens où - mine de rien - ce divertissement possède une introduction intéressante mais ne va pas plus loin que la pseudo-résolution de l'élément perturbateur. Donc, on "s'attache" à une intrigue, à des personnages... pour au final ne rien avoir. C'est frustrant !
Aquafall est un monde qui vit en paix mais dont cette dernière est ébranlée par la chute de corps célestes qui libèrent des essaims de créatures qui répandent la terreur partout où elle passe. Une fée part alors à la recherche de combattants et ainsi fonder la "Force de défense d'Aquafall".
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.
Alors, pour ce qui est de l'histoire. Déjà, il y a plusieurs points qui me laissent perplexe. Premièrement, cette frustration de ne possède qu'une partie de l'histoire et que - fort à parier - elle ne sera jamais dévoilée dans son intégralité, à part peut-être via un format autre que je n'ai pas encore découvert (j'ai cru comprendre qu'il existait un jeu vidéo estampillé du même nom (l'animé en serait l'adaptation par ailleurs)). Ce genre de mauvaise surprise donne quand même un sacré coup à l'immersion, quand bien même les créations ne sont pas forcément intéressantes à suivre. Deuxièmement, l'intrigue. Alors, on nous pose les bases de l'univers de manière très sommaire, en soi pourquoi pas, ainsi que le danger et... c'est tout. Sérieusement, la fée - nommée Syrup - demande à trois jeunes filles mages de rejoindre son alliance et la première saison palabre sur les volontés discutables de rejoindre cette force, en alliant des séquences n'ayant absolument rien à voir avec la catastrophe qui se prépare sur Aquafall. Alors attention, ne me faites pas écrire ce que je n'ai pas écrit. L'histoire demeure intéressante et, si l'on plisse les yeux, un tant soit peu logique. Cependant, cette saison se permet des divagations assez extrêmes qui, certes, apportent une substances sympathiques à l'intrigue, profitant de ces occasions pour approfondir la personnalité des héroïnes mais dédramatisant extraordinairement l'invasion qui se profile à l'horizon. C'est ce jonglage entre sérieux et relâchement qui nous laisse dubitatif tout le long des treize épisodes. Au point où, avec un regard vraiment panoramique de la série, on passe plus de temps à analyser la manière de penser et de se comporter des héroïnes qu'à être immerger dans les tensions soulevées par les hordes d'insectes barbares menaçant la paix de ce monde. De ce fait, oui, de nombreuses intrigues secondaires prennent le pas sur celle primaire et elles demeurent sympathiques, mais pour la plupart malheureusement, totalement facultatives ; sauf si les volontés des réalisateurs étaient, une fois encore, de mettre l'accent sur la construction des héroïnes et à ce compte là, le succès est plutôt au rendez-vous. Le fait est que l'intrigue est bien trop disparate, s'écartant à plusieurs reprises de sa visée initiale. Autrement, l'histoire demeure plaisante sans pour autant être transcendante. La faute aussi quelques coupures maladroites dans le fil de l'histoire ou à des séquences répétées qui peuvent rapidement lasser ; en effet, les mages ont un principe de transformation à la Sailor Moon, où l'on voit en détail les étapes de leur transformation dès l'instant qu'elle le décide, et trois transformations de trente secondes-une minute PAR épisode, ça fait long à la longue. Mais pour résumer, nous avons une histoire plaisante mais vraiment légère, qui ne retient absolument pas le spectateur, le laissant libre de partir quand bon lui semble.
Pour les personnages à présent, on va se concentrer sur quatre figures, trois principales. Et déjà, je ne peux m'empêcher de me poser des questions mais... quel âge ont ces jeunes filles ? Alors certes, je ne me suis toujours pas habitué aux conventions mangatesques (il existe ce mot ?) mais là... Sans être dans l'abus total à la manière d'un Bikini Warriors (pire exemple jamais pris...), nous avons tout de même des héroïnes aux attributs déjà prononcés alors qu'elle semble être de très jeunes adolescentes. Mais bon, passons ces problèmes de clichés liés aux animés et autres productions du même type. Nous avons donc trois héroïnes facilement distinguables grâce à leur caractère unique : Leviathan - un peu le personnage principal des personnages principaux - un jeune fille rêveuse et sensible ; Bahamut, la grincheuse du groupe ; et Jörmungandr, la tête brulée et fonceuse de la bande - mention spéciale en passant aux noms des héroïnes ; ça n'apporte rien mais les références aux grandes créatures mythologiques m'a beaucoup plus. Et grosso-modo, elles demeurent avec cet unique attribut caractériel et évolue de cette manière. Ce qui nous donne des personnages quelque peu légers mais pas forcément dénué d'un certain intérêt, quand bien même Bahamut finit rapidement par nous échauffer les oreilles avec ses remarques et son attitude. Au cours de leur aventure, elles rencontreront diverses figures dont la fameuse Syrup, quelques autres créatures mythologiques dont Yurlungur qui m'a beaucoup plu pour certaines mimiques mais sans plus, ainsi que de nombreux autres personnages secondaires, si ce n'est tertiaires. Mais la plupart du temps, elles demeurent seulement toutes les trois et c'est l'évolution de leur relation que l'on observe. Ce qui peut sonner rébarbatif mais dans l'ensemble, ça demeure mignon.
Concernant le côté graphique. Pas grand chose à dire, c'est plutôt de bonne qualité. L'animation est fluide, c'est plutôt beau en ce qui concerne les personnages principaux et les lieux sans pour autant être transcendant. Le seul bémol que l'on peut noter est l'utilisation d'une technique d'animation et de rendu (je ne sais pas quoi exactement, mais ça change) pour les grands monstres, à l'image des créatures mythologiques (Yurlungur) ou des créatures ennemis - une manière de faire que je retrouve dans de nombreuses productions du même type bizarrement, à croire que c'est également dans le cahier des charges. En soi, ce n'est pas forcément dérangeant, limite cela accentue que la créature matérialisée de cette manière à un certaine importance, mais la différence est plus que notable. Au niveau des sortilèges lancés, ou même de la transformation, le rendu est tout à fait acceptable. Au passage, les combats sont assez dynamiques bien que courts et répétitifs, notamment à cause des transformations qui ne changent guère de déroulé.
Les musiques à présent. Malheureusement, et là encore il faudrait que je réécoute le tout, il n'y a pas de mélodies qui me soient restées positivement en tête. Le tout semble assez discret, un peu à l'image de la série complète par ailleurs. On a bien les génériques qui, personnellement, ne me donnent pas forcément envie quand bien même le générique d'introduction possède une musique atypique vraiment intéressante.
Ce qui ressort de Leviathan: The Last Defense, c'est cette légèreté pas forcément engageante qui écarte drastiquement l'importance de l'intrigue principale ; mais bon, on peut limite excuser cela par le fait que c'était peut-être les visées de la première saison et que le suivantes auraient plus accentué l'importance de l'intrigue. L'histoire se disperse un peu trop, les personnages sont légers et cantonnés à un trait ce qui ne les empêchent pas d'être sympathiques loin de là. Le tout demeure un agréable divertissement mais qui ne mène à rien, malheureusement. Néanmoins, je peux recommander cette série, malgré les nombreux points discutables levés précédemment, pour cette même légèreté dont je faisais le portrait quelque peu dévalorisant. Quoi qu'il en soit, cette petite série demeure plaisante mais déçoit dès l'instant où, étant un peu dedans, on se rend compte que rien n'attend le dernier épisode, nous condamnant à formuler des hypothèses plutôt que de se plonger dans ce qu'une deuxième saison aurait prévu.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !