ça vaut bien game of thrones.
Un jeu d'acteur incroyable, un suspens digne d'un film d'Hitchcock, des scènes d'action inoubliables, un casting à la hauteur. Un grand moment de la télévision française.
le 15 avr. 2015
4 j'aime
6
Pour quiconque a grandi au début des années 2000 dans une famille où l'on regardait beaucoup la télévision, Louis la brocante est un nom qui va rimant avec après-midi pluvieuses ou fins de soirées poussives.
En tant qu'adulte qui se pose parfois des questions existentielles, l'une d'elle m'a frappé un jour tel un uppercut : "Est ce que c'était vraiment si nul Louis la brocante ?", la vérité étant que j'en gardais un plutôt bon souvenir mais que je n'avais jamais du en regarder un épisode en ayant plus de 8 ans. En compagnie de quelques amis qui n'ont pas froid aux yeux non plus, je me suis alors plongé dans quelques épisodes de cette douce série de mon enfance.
Regarder un épisode de Louis la brocante c'est pénétrer dans le domaine magique des téléseries du début des années 2000, pleines de jolies sentiments à en vomir et d'un manichéisme subjuguant, le tout nécessitant clairement de mettre son cerveau de coté. Une fois cette chose faite, de quoi nous parle cette série ? Etonnamment assez peu de brocante, car Louis est certes doué pour vendre des antiquités mais il l'est encore plus pour aider les gens et, cela tombe bien, il en a l'occasion tous les week-end. Car Louis est brocanteur, mais c'est avant tout un homme, un homme avec un grand coeur, ne laissant passer aucune injustice et toujours prêt à défendre l'honneur des plus opprimés surtout si cela lui permet d'éviter son ex-femme quelque peu envahissante. Détesté par les flics dont il ridiculise le travail en résolvant chaque enquête en un temps record (et sans jamais trop se fouler), Louis s'inscrit dans la vibrante tradition du vigilante movie dans la mesure où il décide de faire justice lui-même, mais en refusant la violence (sauf en certaines occasions choisies), ce Charles Bronson du Beaujolais impose son style, sorte de mélange d'un paternalisme extrême et d'une roublardise virtuose.
Si l'on ne se voile pas la face, c'est une série télévisuelle comme les autres, poussive à souhait - tout juste plus regardable que sa Nemesis de l'écurie TF1 : Josephine Ange Gardien - pourtant, cette brave moustache me bien donne envie de me voiler la face et d'affirmer que cette série a un charme suranné indéniable (notamment dans sa célébration maladroite mais toujours bienveillante de la diversité positive) et que certaines scènes ridicules rendent les épisodes absurdes et incroyablement divertissants.
Lorsque l'on avance une opinion impopulaire il est de bon ton de s'armer d'un exemple : ce sera l'épisode 4 de la saison 5, le bien nommé Louis et les gitans :
Certes il débute de manière classique avec mega amitié sympa entre Louis et un type random qu'on ne reverra jamais, des flics bêtes à bouffer du foin et une Maryvonne qui semble constamment en pleine montée d'ecsta. Certes, une fois de plus la brocante n'est pas au premier plan, la sombre histoire de planches anciennes n'ayant rien de bien passionnant. Pourtant, une fois passé le moment où notre Loulou national, faisant preuve d'une force d'intrusion qui transforme gentillesse en pure et gourmande gênance, va découvrir le vrai coeur de notre intrigue : la fille d'un gitan et le fils d'un bourgeois sont amoureux. Se met alors en place une véritable relecture de Roméo et Juliette qui suinte la province, nous emportant comme sur un nuage jusqu'à un dénouement de grande qualité en trois scènes clés. Tout d'abord le moment où Louis, pour féliciter le jeune richou de son appropriation culturelle fort audacieuse et inattendue (il se fait passer pour un gitan pour enregistrer un disque), se fait passer pout son oncle gitan : "Luis Romanes", c'est exceptionnel. Non content d'avoir déjà surpassé nos attentes, l'épisode surenchéri avec l'agression d'un méchant par Louis et son pote gitan (lui même armé d'un couteau), qui le menacent de lui couper un doigt, déchainement de violence rare laissant sans voix. Pour terminer en apothéose cette conclusion mouvementée, la rencontre entre le père gitan et le petit copain de sa fille joue avec nos nerfs déjà si tendus pour se conclure sur l'un des plus beaux happy-end de l'histoire de l'image filmée. Croyez moi, c'est un régal, la seule qui manque à cet épisode c'est Henock Cortes.
Au delà de cet épisode virtuose, regarder Louis la brocante est globalement comparable à chercher des bons sons de musique House des années 2000 : une majorité de moments moyens prenant sens lors de la découverte de pépites incroyables, ici sous forme de scènes hilarantes, dont je vais citer ci-dessous mes favorites à date :
Difficile de conclure sans évoquer les dernières saisons, où Victor Lanoux souffrant - et surement présent plus par obligation contractuelle que par passion pour la série - est quasiment inaudible, voir la voix de Louis se casser est alors un douloureux rappel de la mort qui nous guette tous, même les plus grands héros du quotidien.
Créée
le 2 févr. 2024
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Un jeu d'acteur incroyable, un suspens digne d'un film d'Hitchcock, des scènes d'action inoubliables, un casting à la hauteur. Un grand moment de la télévision française.
le 15 avr. 2015
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6
***La perfection à l'état le plus pur. Louis La Brocante réussi là où tous ses prédécesseurs ont jadis échoué. Snif, j'ai pleuré, c'est ça faire une série magnifique. * ##
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