Quand je regarde un animé de sport, j'ai souvent quelques attentes basiques, qui peuvent être contournés avec malice et créativité. Mais devant Love All Play, je n'ai même pas retrouvé ces attentes : j'ai découvert un animé incomplet, qui semble victime de multiples problèmes techniques et qui ne profitent pas tellement de ses personnages, même ceux intéressants (loin d'être tous donc).
Love All Play raconte l'arrivée de Mizushima, un jeune talent du badminton, dans un lycée pour jouer aux côtés de son idole, le prodige Kento Yusa, qui va se révéler être une personnalité particulière. En 24 épisodes, vous aurez droit a une histoire complète, des premiers pas au grand match final. Mais c'est fou de se dire que l'animé se déroule sur plus de 2 ans, et si peu de choses se passent ou se voient complètement zappés. Le duo entre Mizushima et Sakaki, si important à un moment, n'est plus du tout présent par la suite ; l'évolution du joueur/manager reste finalement toujours au second plan. En fait, on nous présente une bande de nouveaux que l'on suit au départ, mais au bout du compte, l'impression ressort que seul Mizushima et Yusa comptent vraiment. Le reste, anecdotique (ils n'ont d'ailleurs pas de vraies conclusions...).
Certes, Mizushima est le personnage principal, mais il est loin d'être le personnage le plus intéressant de l'animé. Il est même parfois assez antipathique, c'est difficile de vraiment s'attacher à lui pour un personnage principal. A l'inverse, si on ne devait pas attendre la deuxième partie pour mieux le découvrir, le personnage le plus fun et intéressant est Kento Yusa, la brillante diva du badminton ! Dans les derniers épisodes, c'est lui qui se révèle comme l'aspect le plus cool de Love All Play, avec sa relation spéciale avec la sœur de Mizushima. C'est d'ailleurs l'aspect de l'histoire sur lequel l'animé aurait pu plus pousser, ce triangle étrange entre amour sous conditions et rivalité sportive.
Après, malgré les défaillances de l'histoire, un animé peut toujours être sauvé par le spectacle qu'il sait nous proposer. Mais là, c'est aussi un souci : pour un animé de badminton, on ne voit jamais de vrais matchs. La plupart des rencontres passent à la trappe, les échanges sont souvent les mêmes plans qui se répètent en boucles. L'animé parle et tourne autour du badminton, mais il semble interdit d'en voir. Et cette absence se ressent encore plus avec l'épisode final, qui propose le seul vrai match de tout l'animé et qui est sympathique. Dommage qu'il faille attendre si longtemps pour en voir...
Love All Play est donc un animé sportif étrangement incomplet, un animé de badminton sans l'art du badminton, un récit qui lancent ses idées à droite à gauche sans les développer vraiment et un personnage principal qui ne me laissera pas un grand souvenir (un spin-off sur la carrière pro' de Yusa sera plus intéressant).