Love Hina, diffusé sur TV Tokyo en 2000, c’est l’histoire de Keitaro Urashima, un étudiant raté et malchanceux chronique, qui se retrouve à gérer une pension de jeunes filles plus excentriques les unes que les autres. Tout commence par un rêve naïf : entrer à l’université de Tokyo pour tenir une promesse d’enfance. Mais dans l’univers de Love Hina, l’université semble presque une tâche secondaire comparée à la gestion d’un quotidien où chaque interaction tourne au chaos et où le simple fait de respirer peut être un prétexte à une baffe monumentale.
Keitaro, notre héros sans charisme mais avec une volonté de fer (et des os en titane vu le nombre de fois où il se fait propulser dans la stratosphère), doit jongler entre ses révisions et ses nouvelles responsabilités de gérant. Et comme si vivre dans une maison remplie de jeunes filles ne suffisait pas, chaque colocataire est un concentré d’archétypes et de personnalité explosive. Il y a Naru, la tsundere numéro un qui passe son temps à envoyer Keitaro valser pour des malentendus, et qui, bien sûr, est celle à laquelle il tient le plus. Suivent Motoko, la samouraï en herbe qui résout ses problèmes par l’art du sabre, Su, l’inventrice dont les gadgets transforment la pension en zone de guerre, et les autres résidentes, chacune apportant sa touche de chaos.
La série est un cocktail d’humour slapstick, de malentendus en chaîne et de moments de tendresse maladroite. Chaque épisode est une course effrénée où Keitaro tente d’éviter des situations embarrassantes qui, malgré ses meilleures intentions, finissent toujours par dégénérer. Le pauvre héros est le roi des quiproquos : s’il trébuche, il tombe sur quelqu’un ; s’il ouvre une porte par accident, c’est bien sûr celle des bains chauds, et le reste appartient à l’histoire de la gifle animée. On pourrait penser qu’après quelques épisodes, les autres personnages finiraient par lui accorder le bénéfice du doute. Eh bien, non. Ici, la règle est simple : la punition d’abord, les explications plus tard.
Visuellement, Love Hina a ce charme des années 2000, avec des couleurs vives et des expressions exagérées qui amplifient l’effet comique. Les scènes de baston comico-romantiques sont si bien chorégraphiées qu’on pourrait presque croire à une émission de catch animée où Keitaro est toujours le perdant. L’animation est dynamique, parfaite pour les courses-poursuites et les vols planés que notre héros subit à chaque épisode.
L’humour, bien qu’omniprésent, peut parfois frôler la répétition. Les coups de poing et les hurlements de Naru, par exemple, sont à la fois le sel et le piment de la série, mais à la longue, on peut se demander si Keitaro ne devrait pas consulter un avocat spécialisé en accidents domestiques. Les intrigues secondaires, qui explorent les liens entre les personnages et leurs passés, viennent heureusement contrebalancer le chaos ambiant et apportent un peu de profondeur au récit.
Les thèmes sous-jacents de la série touchent au rêve, à la persévérance et à la famille choisie. Derrière les blagues et les quiproquos, Love Hina raconte aussi l’histoire de jeunes gens qui, chacun à leur manière, cherchent à atteindre leurs objectifs et à comprendre ce qu’ils veulent dans la vie. Le rêve de Keitaro, aussi romantique que flou, le pousse à avancer malgré les échecs répétés, et c’est ce côté attachant qui le rend supportable même quand il se fait rétamer pour la centième fois.
En résumé, Love Hina est une comédie romantique typique des années 2000, où les malentendus et les coups d’humour prennent le pas sur la logique, et où les personnages apprennent autant à vivre ensemble qu’à se supporter. Si vous aimez les intrigues où le héros est constamment malmené par le destin (et par ses colocataires), les moments attendrissants déguisés en scènes de chaos, et un bon vieux running gag qui revient comme un boomerang, cette série est faite pour vous. Et pour Keitaro, on espère qu’un jour, peut-être, il trouvera un moyen d’atteindre l’université sans finir dans l’orbite terrestre.