Série non retenue. Et je peux comprendre pourquoi. Il serait facile de retenir uniquement l'argument du sexe (puisque ce premier et dernier épisode nous montre pas mal de nudité frontale, du sexe cru, une bite de nain noir énorme, les nichons d'une grosse blonde). Si j'ai beaucoup ri devant cet épisode, je dois admettre que la narration m'a un peu désenthousiasmé. Trop de thèmes, trop de personnages, trop de portes ouvertes, si bien qu'on ne sait pas trop où on va. On se doute que tous les ingrédients étaient censés revenir dans la série d'une manière ou d'une autre, mais ça aurait été décousu, entre l'ami gay, les enfants handicapés (dont un qui avoue secrètement son homosexualité dès le premier épisode), une coloc' un peu vieille et barrée mais en fait qui est moquée par ses propres filles, une héroïne qui cherche des coups d'un soir, une directrice sympa, un collègue qui veut la rancarder pour trouver le mec de sa vie, l'héroïne qui doit faire face à la mode qui exclut les gros. Oui, tout cela est abordé en un épisode. Et même pour une série ça fait beaucoup. On a du mal à voir le lien entre tel et tel thème ; globalement on peut parler de l'image que l'on donne aux autres (on ne s'attend pas à ce que le nain l'ait si grosse, Giant Coocoo ne l'avait pas si grosse que ça), mais ça reste un peu vague.
Ceci étant dit, tous ces sujets sont bien articulés et donnent un premier épisode très regardable. Un peu trop riche, mais regardable. Et surtout très drôle : le ton cru marche bien et l'auteure prouve qu'on peut encore être politiquement incorrecte et drôle en même temps. Les conflits sont présents, les résolutions aussi. C'est d'ailleurs un autre souci, un pilote est censé donner envie de voir le reste, grâce à des choses restées en suspend, ici, les résolutions donnent l'impression que ce n'est pas grave si on zappe tel ou tel thème par la suite. Les personnages sont sympas, les secondaires sont quand même moins développés mais marquent malgré tout.
La mise en scène fonctionne bien : le découpage est bien pensé et même assez inspiré (d'ailleurs j'ai oublié de préciser qu'on a même droit à une séquence musicale), le montage est bien rythmé. Les décors sont bien habillés, les acteurs aussi ; ces derniers jouent très bien, surtout Bridget Everett qui n'en fait jamais trop et paraît naturelle, y compris avec les triso (bon nombre d'acteurs/gens joueraient un peu trop les gentils ; pour avoir bossé dans une école spécialisée, je dirais que son comportement est plutôt réaliste, à croire qu'elle a réellement bossé avec des triso). Et enfin la nudité fait plaisir, entre la (fausse) bite énorme (elle manque de flexibilité, pas de doute permis contrairement à celle de Sex/Life où le type ne bouge pas assez pour se rendre compte s'il y a supercherie ou non), gros nichons de grosse bonde, levrette très clairement simulée mais ça fait marrer quand même.
Bref, un premier épisode marrant, oui, mais je ne sais pas ce qu'aurait donné une saison complète, cet épisode donne l'impression de se suffire à lui-même.