Tout ou rien...
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Avant toute chose, revoyez vos attentes à la baisse quant à la promesse de voir Lupin III en France, dans le pays de son ancêtre. De la France, vous ne verrez pas grand-chose (à part une version de Macron plus humaine que l'original, et ô surprise, une extrême-droite qui capitalise sur du terrorisme). Oui, cette saison en France qui date de 2018 fait quelques allusions en passant à notre actualité. Mais au final, la France est bien moins au centre du décor que de l'était l'Italie dans "L'aventure italienne".
De même, cette saison n'a pas l'homogénéité qui était celle de la précédente. Sur 24 épisodes, on trouve trois arcs d'environ 4 épisodes chacun : le premier autour d'une fille, Amy, hackeuse prodigieuse qui aide Lupin victime d'un hashtag visant à le traquer ; le deuxième autour d'un mystérieux membre des services secrets français qui serait le premier partenaire et rival de Lupin ; le troisième autour d'une sorte de mélange d'Elon Musk et Zuckerberg qui développe un réseau social prédisant le comportement des individus.
Mais entre ces arcs, on trouve des épisodes stand-alone dont le contenu est imprévisible, ne serait-ce que parce qu'on passe par toutes les couleurs de la veste (et oui, il y a même un Lupin-veste-rose dans un épisode particulièrement loufoque et décérébré (le contrat est donc rempli).
J'étais très partagé concernant cette itération, du fait de ce manque d'homogénéité, mais c'est au fonds le projet. Autant "L'aventure italienne" essayait un trait un peu plus adulte-crayonneux, autant cette saison tente de rendre hommage à chaque aspect de la série, de l'action frénétique et sèche (l'épisode du duel de sniper avec Jigen) à des ambiances plus tongue-in-cheek (l'épisode en huis clos dans l'appartement, qui repose sur un point de départ étrange : les toilettes sont bouchées), ou un côté plus enquête (l'épisode whodunnit dans un chateau clos jusqu'au matin).
Et au fonds, c'est une très bonne chose que les artistes aient pu aller dans différentes directions. D'autant qu'il y a des idées absolument géniales, comme cet épisode où Zenigata concurrence Lupin dans le domaine du cambriolage (vraiment brillant).
Au fonds, ce que j'ai le moins aimé peut-être, c'est la prétention à confronter Lupin au monde de la vidéosurveillance et des réseaux sociaux dans lequel nous vivons. Comme il dit dès le premier épisode : "tout le monde est un flic potentiel, hein ?" face à tous ces gens armés de smartphones qui le traquent. L'épilogue d'ailleurs n'essaie pas de faire croire qu'un retour en arrière est possible, mais les héros continuent tout de même avec la même énergie. L'ensemble a un goût doux-amer. C'est en un sens courageux de mesurer le décalage qui nous sépare de cette série qui, au fonds, est anachronique et rappelle les films de Belmondo et de Lino Ventura, mais je ne sais pas si j'apprécie tant que ça cette démarche de déconstruction. Et puis les nouveaux personnages, d'Amy à Enzo, s'ils finissent par prendre de l'ampleur, paraissent au départ assez stéréotypés (en particulier l'agent de la DGSE, là).
Bref, je ne boude pas mon plaisir, il y a des épisodes mémorables et excellents. Mais à choisir, "L'aventure italienne" a une légère avance.
Créée
le 8 nov. 2024
Modifiée
il y a 5 jours
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