Alice au pays des mers, veille.

Que dire? Si ce n'est qu'en ne suivant que mon cœur j'aurais mis 11/10 mais la raison a ses mœurs que le cœur ignore...

Pas de pirouettes scenaristiques ou autres twists alambiqués, ici on est anglais, on a donc un soucis de réalisme et surtout un œil expert pour le reconnaître, le retranscrire. Et même si John Luther fait office de "super flic" cela n'irriterra jamais ni nos rétines ni nos tympans.

Je marquerais ici un temps d'arrêt pour souligner la performance d'Idris Elba, hypnotique. Ce gars a une façon d'entrer dans un plan, de capturer la lumière, d'imprégner son ton, son ambiance à une scène, bluffant. Le duo avec Ruth Wilson est à inscrire au panthéon des meilleures équipes de deux dans les séries supplantant un bon nombre d'entre elles. La complémentarité est au rendez vous entre la douce folie d'Alice et le pragmatisme glacial de Luther, nos deux héros se trouvant être tous deux beaucoup plus intelligents que le commun des mortels.
Le reste du casting tient parfaitement la comparaison (mention spéciale à la patronne de Luther et à Justin son coéquipier). Si on ajoute à cela cette façon singulière de filmer les trajets en voiture, de suivre Idris Elba et sa démarche, les mouvements de caméra sont très souvent astucieux, on ne peut qu'apprécier,qu'acquiescer. Les lumières de Londres la nuit sont tout bonnement sublimes et l'obscurité, l'opacité du décor et des enquêtes contrastent avec John Luther et ses idées lumineuses.

Une phrase pour résumer la relation entre nos deux meilleurs ennemis préférés :

• Alice to John: "Kiss me. Kill me. Do something.."