La saison 1 est déjà bien installée, un protagoniste découvre le terrible secret de Don Draper et tente de le faire chanter, mais on ne la fait pas à Don Draper. Alors, que fait Don Draper ? Il tue l’indiscret ? Lui sort un coup tordu de derrière les fagots en guise de contre-chantage ? Il falsifie les preuves pour que tout se retourne contre l’oisillon qui se croyait maître corbeau ? Non, pas du tout, Don Draper va avec lui dans le bureau du Big Boss qui répond, devant ces horribles révélations, un magistral « who cares ? ».
Voilà, merci, c’est ce que j’attendais. Who cares ? Cette saison ne tient sur aucune intrigue, se focalise aléatoirement sur des personnages pour les abandonner juste après et déconstruit l’American Dream des années 60, dont tout le monde se contrefout. Les épisodes s’enchaînent avec une telle mollesse que je n’ai même pas eu la force de m’énerver devant la stupidité de la surprise finale avec Peggy.
Les coups d’éclat, bien réels, de la série restent trop dilués pour maintenir l’attention et les costumes de Don Draper d’y changeront rien. Ce dernier ne sera jamais assez génial ou salaud pour tenir la saison. Il déblatère des exposés dont on ne voit jamais la genèse ou l’instant eurêka, puis geint pathétiquement à une future conquête qu’il ne peut l’honorer puisqu’il est marié alors qu’il tringlait sans le moindre remord sa maîtresse dans l’épisode d’avant. Les grandes fluctuations des rivalités entre les personnages sautent aussi régulièrement au visage.
Ces inconstances et le manque d’enjeu montrent que les créateurs de Mad Men n’ont en fait pas su choisir entre des épisodes stand-alone et une série avec de vrais arcs plus poussés. Une erreur difficile à pardonner dans l’âge d’or des séries que nous sommes censés vivre.